dimanche 2 mai 2010

LE NOM DU PAYS

Décembre 1985 le mouvement nationaliste kanak , porté par le FLNKS ( Front de libération nationale kanak socialiste) a adopté un drapeau et un nom du pays. Cette étape de la lutte a été nécessaire pour montrer au gouvernement français, que ce ne sont pas les réformettes amenées par la succession des statuts, qui vont taire les contradictions amenées depuis les premières révoltes kanakes jusque là . C'est un nouveau pays que l'on revendique avec d'autres bases politiques, sociales et économiques. C'est d'ailleurs en 1985 qu'on a entendu parler pour la première fois d'une indépendance association, suite à la radicalisation des positions indépendantistes sur le terrain. Le drapeau et le nom Kanaky ont traversé avec le mouvement toutes les négociations qui ont eu lieu après pour aboutir à la signature des Accords de Matignon en 1988 et l'Accord de Nouméa en 1998. L'Accord de Nouméa engage le pays dans la voie de la pleine souveraineté, et donc il est question de transfert de compétence, et d'un référendum d'autodétermination pour la reconnaissance d'un nouveau pays. Ces dispositions exigent donc des discussions sur les signes identitaires. Discussion parce qu'il faut faire des compromis pour passer de l'existant à autre chose qui devrait intégrer toutes les dimensions historiques et culturelles de l'existant. Abandonner une chose qui symbolise notre identité , est comme accepter de mourrir , pour renaître sous d'autres cieux .... C'est ce passage qui mérite réflexions. S'agissant d'option politique , des raisonnements qui peuvent facilement accepter le passage d'une situation à une autre, sont souvent entâchés d'interrogations d'ordre psychologiques. Et à mon sens c'est cette dimension qui fait la délicatesse de ces questions de signes identitaires. Il est vrai qu'en politique, les décisions sont prises par ceux qui ont reçu , par la voie élective, la délégation de pouvoir , mais contrairement à ce que certains peuvent croire, le soutien populaire reste malgré tout la clé de voûte de toute transformation sociale d'une société et c'est ainsi qu'il doit être aménagé , entretenu , par une sollicitation permanente pour une compréhension des questions fondamentales. Les signes identitaires , même si ce ne sont que des symboles, ils sont les seuls signes auxquel le peuple peut s'identifier ce sont des éléments qui extériorisent des références, des repères . Amener le débat sur la primauté des orientations politiques d'un projet social, c'est savoir faire comprendre que la dignité ne se gagne pas par un symbole, mais par des conditions économiques et sociales favorisant une réussite pour tous. Mais la fierté d'un peuple c'est parfois les deux choses : le projet social et aussi le symbole. Il y a des courants d'idées qui stipulent que devant l'économie nous sommes tous des hommes , mais l'homme ne renferme pas que la seule dimension appelée par certains économistes : l'homo économicus , l'homme est aussi porté par des croyances qui font sa propre conception du monde ; et souvent c'est cet aspect qui est bafoué bien évidement parce qu'elle relève de l'abstrait. A qui veut poursuivre la réflexion ....