samedi 11 décembre 2010

Retrospectives... Discours prononcé par un représentant du PALIKA lors d'un meeting de soutien aux candidats unitaires du FLNKS lors des législatives

Discours pour meeting de soutien aux candidats unitaires du FLNKS
Centre Culturel de Koutio le jeudi 7 juin 2007


Dès le début de l’Accord de Nouméa, le FLNKS avait l’habitude d’avoir une attention particulière sur trois grands dossiers : l’usine du Nord, le corps électoral figé et le transfert des compétences.

Sur le corps électoral figé, même si cela a été long (plus de 7 ans), la question a été enfin réglée en février de cette année avec l’appuie d’une grande majorité des parlementaires français à Versailles.

Sur le projet Usine du Nord, malgré les mouvements incessants des multinationales, les attaques des dirigeants d‘Eramet soutenus par un lobby local, notamment de la droite locale (Pierre Frogier et consorts…), le projet suit son cours, je dirais même qu’il est sur la bonne voie.
A côté de cela, pour ceux qui continuent à être aveugle et qui prétendent que rien n’est fait, on ne peut pas s’empêcher d’indiquer un chiffre: 11 milliards de F pour les travaux préparatoires à la phase de construction industrielle soit un milliard par mois.
Deux députés du FLNKS, ce n’est jamais de trop pour soutenir la SMSP, la SOFINOR et l’exécutif de la Province Nord dans les discussions avec l’Etat français pour consolider les 51 % appartenant au pays dans le capital de la société d’exploitation.

Le transfert des compétences : un enjeu de l’ADN
Donc, un des enjeux fondamentaux de l’Accord de Nouméa que les députés FLNKS vont défendre à Paris : c’est le transfert correct de compétences entre l’Etat français et le pays.
Pour le FLNKS et ceux qui le soutiennent dans cette démarche unitaire aux législatives, il faut que tout doit être mis en œuvre pour que toutes les compétences soient transférées avant 2014. Ne resteraient qu’en 2014, les 5 dernières compétences dites en 2014 (justice, monnaie, défense, ordre public et relations internationales).
Autrement dit, dès 2009, il faut que le principe de transfert des compétences soit acté par la majorité qualifiée des élus du Congrès du pays. Notamment, celles qui n’ont pas pu être transférées en 2004. Et celles programmées en 2009.
Les groupes de travail qui se sont mis en place (enseignement public de second degré et sécurité civil, CDP, enseignement privé dans le privé, ADRAF…) et ceux programmés prochainement (ADCK, droit civil et droit commercial…) ont pour objectif d’éclairer les élus au Congrès au moment de la décision du transfert et non de faire peur aux élus et aux citoyens du pays.
C’est cela une grande différence de positionnement politique entre l’Avenir Ensemble et nous.
Nos futurs élus députés doivent donc s’assurer auprès de l’Etat français que les transferts de compétences doivent être accompagnés des transferts financiers compensatoires. Les groupes de travail doivent faire en sorte que l’Etat se doit d’assumer son rôle jusqu’au bout, c’est à dire d’accompagner activement le processus de l’Accord de Nouméa.

Les transferts financiers publics
A côté des transferts des compétences, il y a les transferts financiers annuels de l’Etat français vers le pays. Ce qui nous amène à proposer que nos candidats, une fois, élus députés s’investissent dans les commissions ou les espaces à l’assemblée nationale française qui traiteront des relations budgétaires et financières entre la France et les pays d’Outre Mer, en particulier entre la France et le pays.
Tout le monde sait que le transfert financier public venant de la métropole sert en grande partie à régler les sur-rémunérations et les avantages non justifiés aujourd’hui des fonctionnaires expatriés. En 2005, le montant était estimé à 106 milliards de F CFP.
Ces avantages sont un salaire multiplié par un index de correction, l’indemnité d’éloignement…
La conséquence première est l’alignement systématique des salaires des fonctionnaires locaux sur le niveau de revenus des fonctionnaires expatriés.

La conséquence de la conséquence est que le pays se retrouve avec un niveau de vie élevé qui se traduit par une augmentation des prix des biens, des services, des loyers, des logements, des fournitures scolaires… Une augmentation qu’une grande partie de la population n’arrive pas suivre.
Pour nous, le pays doit vivre en fonction de ses moyens, pas au dessus de ses moyens.
C’est cela l’émancipation, et non vivre sous perfusion. Sinon, il faudrait que ces transferts financiers soient réorientés vers des projets de développement durable au lieu d’entretenir des situations absurdes, notamment pour des raisons politiques.

La question des retraités expatriés
Il y a également la question des retraités expatriés qui ont fait toute leur carrière en France et qui viennent au pays pour bénéficier de l’indexation. En Nouvelle Calédonie, on dénombre 5 000 fonctionnaires retraités qui se partagent plus de 16 milliards de F CFP dont 7 milliards le coût de l’indexation. Certains d’entre eux, investissent dans les SCI (sociétés civiles immobilières)…Et, on sait que ce sont souvent ces SCI qui entretiennent beaucoup la spéculation foncière et immobilière.

Les contrats de développement
Autre mission confiée à nos deux futurs députés : veiller à ce que les contrats de développement 2006-2010 signés entre l’Etat français et les collectivités du pays soient appliqués correctement. Que les engagements soient tenus jusqu’au bout pour éviter des retards qu’on a connus dans les précédents contrats.
Les contrats de développement concernent l’hôpital de Koutio, le département de musique traditionnel, l’extension du musée, la grande salle de spectacle, le Centre Culturel Tjibaou, l’Ecole d’art à Koné, l’académie des langues kanak, etc.

L’Europe…
Enfin, nos deux futurs députés, à 20 000 km, pourront toujours prolonger la distance jusqu’à Strasbourg, siège du parlement européen et à Bruxelles pour appuyer le financement de certains programmes pour la construction du pays. Ce sont des programmes en matière environnementale ou pour la formation des cadres.