dimanche 27 février 2011

Au fil de l'eau, le drapeau kanak n'a pas encore flotté sur l'ensemble du pays - Il y a de la pertubation dans l'air...

Depuis juillet 2010, le drapeau kanak flotte aux côtés de celui français. Conformément à la résolution du dernier comité des signataires qui s’est tenu à Paris en juin de l’année dernière, le Premier Ministre Fillon est venu lui-même hissé le drapeau kanak devant les bâtiments du Haussariat. La résolution du comité des signataires mentionne bien une première étape, comme étant la reconnaissance mutuelle d’abord des deux légitimités avant d’aller vers une nouvelle citoyenneté avec ses propres signes identitaires. (photo Madoÿ)

Depuis, certaines communes du pays (celles tenues par la droite locale) ont pris l’initiative de lever le drapeau kanak pour respecter l’esprit de la résolution du dernier comité des signataires. Ces communes sont principalement implantées dans la province sud du pays, et comme par hasard 3 sur les 10 communes de cette même province n’ont toujours pas suivi le pas enclenché depuis juillet sur la question des drapeaux.

Il faut une délibération du conseil municipal pour lever le drapeau kanak aux côtés du drapeau français, une disposition encore obligatoire du fait de l’absence du circulaire du conseil des ministres.

L’Accord de Nouméa : le pari de l’intelligence, Naku press comprend cette interprétation, de la manière suivante : au-delà des textes, il y a la compréhension, la pertinence pour le respect des équilibres. Si l’on fait fi de cette dimension, non écrite, mais importante de l’Accord de Nouméa, c’est prendre le risque d’attiser des braises de l’histoire non encore éteintes. Derrière la question du drapeau, comme celle du nom du pays, c’est encore d’autres pas à faire. Car, dès l’instant où le peuple kanak a été sollicité pour reconnaître les victimes de l’histoire dans ce pays, c’est en même temps confirmer sa légitimité. Dans son combat, il s’est proposé un drapeau, et il a donné un nom à son pays : Kanaky. Le peuple kanak s’est accaparé de ces deux signes identitaires, comme pour continuer à marquer sa différence, une légitimité historique de peuple premier, par rapport à des symboles dominants tel le drapeau tricolore.

C’est une réalité qu’on le veuille ou non, elle fait partie de l’environnement au quotidien dans le pays, à voir comment les couleurs du drapeau kanak fleurissent sur les étales des boutiques du « China Town » de la ville de Nouméa.

L’Accord de Nouméa, prônant le rééquilibrage, a permis une stabilité politique dans le pays, mais derrière des textes, des mots, ce sont des hommes. L’esprit de partage, d’équilibre, d’égalité, c’est beaucoup de compromis à faire. Et la sensibilité de la question du drapeau est liée à une dimension qui va au-delà même des textes, des mots: un peuple colonisé est condamné à être dans des situations précaires. Et la précarité ne permet pas la projection, il faut d’abord l’enrayer pour que l’on puisse parler de l’avenir. Enrayer la précarité, ce n’est pas simplement amener le confort matériel, c’est aussi rétablir toutes les sensibilités qui ont été bafouées par la colonisation. La dimension culturelle et identitaire du drapeau kanak en fait partie.

Les motifs liés à la question du drapeau évoqués par une des composantes du FLNKS, l’Union Calédonienne, pour faire démissionner le gouvernement, est à notre sens des motifs politiques comme les autres. La démarche qui a été faite, n’a pas enfreint à quelques dispositions que ce soit de l’Accord de Nouméa. La démission est bien une possibilité légale, prévue aussi pour des régulations nécessaires. C’est aussi cela la démocratie.

Depuis ces derniers jours, le mot instabilité politique a pris place dans le discours ambiant, n’est-ce pas une manière de conforter les agissements de certains courants politiques qui, eux, conçoivent l’esprit de l’ADN comme un tremplin pour mener tranquillement les affaires avec des réformettes par çi par là au nom de la justice sociale et consort.

Le camp indépendantiste, malgré quelques divergences sur la forme, tant au niveau de la prise de décision, que la gestion de la communication en interne ; est unanime sur la question du drapeau. Même si certaines semblent hésiter sur la manière d’affirmer les choses, le fond est qu’il n’y a pas opposition à ce que le drapeau kanak soit levé.

La dramatisation de la démission de la liste FLNKS et des raisons évoquées, relayée par la presse, est en train de créer les conditions pour conforter une ambiance d’instabilité politique. Les indépendantistes n’auraient-ils pas droit de démissionner ? – cela nous fait rappeler des mauvais souvenirs, « c’est nous qui faisons la pluie et le beau temps dans ce pays » le reste vous suivez.

Naku press termine ce propos par simplement un rappel : la marche d’un peuple pour la reconquête de sa dignité s’inscrit dans un élan d’humanisme et un acte de civilisation d’abord. Les dispositions politiques, juridiques et autres viendront s’y accommoder.

Naku press : mise en ligne le 27/02/2011

mardi 22 février 2011

Prix du foncier non-bâti dans le Grand Nouméa

C'est la conclusion d'un rapport d'étude mené par le Syndicat Intercommunal du Grand Nouméa datant de décembre 2010. L'étude se fonde sur plus de 6.900 transactions depuis 1995 jusqu’en 2009.

Le Grand Nouméa connaît une pression immobilière soutenue qui a provoqué une hausse régulière du prix du foncier non-bâti en particulier depuis l’année 2003. Cette progression des prix est proportionnellement plus forte dans les communes de Dumbéa et de Païta.
Toutefois, Nouméa reste la commune où les prix sont de loin les plus élevés. La raréfaction dufoncier y génère une demande bien supérieure à l’offre. En conséquence, les prix atteignent des niveaux sans équivalent dans la partie sud de la commune. Ainsi à Tuband, les prix moyens sont passés de 2 MF à 4,8 MF depuis le début de la commercialisation de ce lotissement, soit près de 12% par an. La forte production d’habitat collectif sur la commune permet également aux promoteurs de payer des coûts supérieurs au marché, ce qui a pour effet d’augmenter le prix du foncier. La moitié sud de Nouméa ne dispose plus de grandes disponibilités foncières comme l’était Tuband et, de plus, les parcelles non-bâties se raréfient. Les prix devraient encore y poursuivre leur progression. Même si la commune possède encore quelques espaces non-bâtis, leurs éventuelles ouvertures à l’urbanisation ne devraient pas permettre de freiner la hausse des prixde l’are. La volonté des ménages d’acquérir du foncier nu dans l’objectif d’accéder à la propriété oriente les ménages de la « classe moyenne » vers des espaces où le coût du foncier leur est accessible.
L’étalement urbain engendré par ce type de demande créé un axe de pression foncière de la partie nord de Nouméa, vers l’extrême sud de Païta, en passant par le littoral de Dumbéa. En moyenne, les prix moyens sont actuellement compris entre 1 et 3 MF l’are. A la vue du passé, il semble probable que ces niveaux de prix continueront à s’observer dans les futurs lotissements qui seront réalisés en contiguïté de ces zones, comme à Dumbéa-surmerou à Gadji par exemple. Pour obtenir du foncier nu à des prix moyens inférieurs au million de F, il est actuellement nécessaire de s’éloigner encore plus de Nouméa : au pourtour du Centre-Ville de Païta, le long de la RT1 à Dumbéa, ou dans la zone de La Coulée et du Vallon-Dore pour Le Mont-Dore.
Ainsi, acheter des terrains nus à des coûts restreints nécessite de s’éloigner encore plus du coeur de l’agglomération. Autre solution pour acquérir un terrain à des prix raisonnables, faire une demande auprès du FSH, organisme qui poursuit son rôle traditionnel : permettre aux salariés de devenir propriétaires.Une des conséquences de la hausse des prix du foncier non-bâti est que du fait des prix élevés de l’are, le coût de réalisation des logements à vocation « sociale » est fortement majoré et lacapacité d’acquisition foncière des bailleurs sociaux se réduit.La forte augmentation des prix observée dans les zones industrielles ou commerciales montrent que la demande pour ce type de foncier est importante et que l’offre est encore inférieure aux besoins.

La forte décroissance du nombre des mutations du foncier non-bâti observée récemment peut laisser penser à une baisse de la pression immobilière avec comme conséquence un ralentissement dans la hausse des prix. Toutefois, ce ralentissement fait suite à une période exceptionnelle depuis 2004, tant pour le nombre des transactions que sur l’augmentation des prix. Il reste également à observer l’impact des futurs PUD car la production de logements, en particulier pour l’habitat collectif, va être modifiée en fonction des réglementations affectées aux différentes zones, influençant les prix du foncier.

Ce qui va se passer le 3 mars 2011... La fin de Gomès ?

Si, effectivement, le Pacte Républicain est bien enterré, nous aurons 4 listes en présence pour constituer le futur gouvernement le jeudi 3 mars 2011 :
1° - Le RUMP + AE (Avenir Ensemble de Harold Martin) + RPC (JL REGENT) avec 20 voix
2° - Calédonie Ensemble (CE) avec 11 voix
3° - Le FLNKS + LKS avec 13 voix ou le FLNKS + LKS + PT avec 17 voix
4° - UNI avec 6 voix.

La distribution des sièges serait le suivant :

1e hypothèse :
. Le RUMP + AE + RPC : 5
. CE : 2
. FLNKS + LKS : 3
. UNI : 1

2e hypothèse où le PT apporte ses 4 voix au FLNKS:
. Le RUMP + AE + RPC : 4
. CE : 2
. FLNKS + LKS + PT : 4
. UNI : 1

Les enseignements seraient :
Avec seulement 2 sièges sur 11 pour Gomes, nous comprenons mieux les gesticulations outrancières de l’ex-président du gouvernement. N’admettant pas une position où il serait «sous la coupe» d’un président comme par exemple, au hasard, Harold Martin, il sera obligé de laisser les deux autres Philippe, Dunoyer et Germain, dans le prochain gouvernement. Par conséquent, il réintégrerait le Congrès et la Province Sud comme simple élu. Mais, cela n’est pas possible pour un Gomès ! Cela n'a jamais été prévu dans un scénario... surtout si le film doit faire d'une sélection pour le prochain festival de cinéma de La Foa.

Côté indépendantiste, la tendance serait d’obtenir, évidemment, 4 sièges. Mais, le PT vendra cher ses 4 voix indispensables et nous verrons bien LKU exiger le 4e siège au gouvernement… Les négociations vont être âpres d’ici vendredi minuit, le dernier délai pour déposer les listes.

Kanaky, le 22 février 2011

samedi 19 février 2011

Crise politique ou crise institutionnelle ?

Cet article est écrit par Mathias Chauchat, professeur de droit public à l'Université de Nouvelle Calédonie, sur le blog du LARJE (Laboratoire de Recherches Juridique et Economique -https://webmail.province-sud.nc/exchweb/bin/redir.asp?URL=http://larje.univ-nc.nc/index.php?option=com_content%26view=article%26id=230:crise-politique-ou-crise-institutionnelle-%26catid=15:droit-de-la-nouvelle-caledonie%26Itemid=46), le vendredi, 18 Février 2011.
(photo ci-contre: les Nouvelles Calédoniennes)

L’article 121 de la loi organique précise que « lorsqu'un membre du gouvernement cesse d'exercer ses fonctions, le candidat suivant de la liste sur laquelle celui-ci avait été élu le remplace. Ce remplacement est notifié sans délai au président du congrès et au haut-commissaire, ainsi que, le cas échéant, au président de l'assemblée de province intéressée. Lorsqu'il ne peut plus être fait application de l'alinéa précédent, le gouvernement est démissionnaire de plein droit et il est procédé à l’élection d’un nouveau gouvernement dans un délai 15 jours ». L’équilibre politique prévu par l’Accord de Nouméa ne peut plus en effet être réuni. C’est alors au Congrès de se prononcer pour le rétablir.

Cette disposition ouvre d’ailleurs une possibilité de manœuvre à un parti, quand bien même il n‘aurait qu’un élu, qui souhaiterait recomposer le gouvernement. Il lui suffit de faire démissionner l’ensemble de ses colistiers et de leurs remplaçants éventuels. Cette opportunité s’est déjà présentée de multiples fois : le gouvernement Frogier 1 est ainsi tombé en 2002 du fait de la démission des élus Union calédonienne dénonçant les difficultés de la collégialité ; cette possibilité s’est à nouveau concrétisée en juin 2004, à l’initiative du Rassemblement cette fois, après l’élection du premier gouvernement Thémereau, qui avait bénéficié d’une voix supplémentaire au Congrès dans l’émotion des premiers instants et enfin en 2007 à la suite de la démission collective du gouvernement Martin 1 des élus de la liste unique indépendantiste, dont un bulletin avait été déclaré nul. C’est la voie choisie aujourd’hui, pour la 4ème fois, par l’Union calédonienne. On peut même avancer que la démission de toute une liste ne serait pas nécessaire. Si un parti dispose de 3 sièges au gouvernement et que deux récalcitrants accèdent à la structure gouvernementale, la composition politique du gouvernement serait déséquilibrée et l’article 121 devrait jouer. Toute autre interprétation serait directement contraire à l’esprit de la loi, en maintenant au gouvernement des opposants à leur propre liste et en encourageant les dissidences individuelles contre l’action collective.

La coutume constitutionnelle est sans appel, même si la perspective est amère pour un gouvernement dont le bilan est important, sinon même exceptionnel, en particulier sur les dossiers portés personnellement par le président du gouvernement, les transferts de compétences et les relations internationales du pays.

Le Congrès est appelé à se réunir le vendredi 25 février pour choisir le nombre des membres du gouvernement, entre 5 et 11. Ils se réuniront ensuite le jeudi 3 mars pour procéder à l’élection du gouvernement. Il reviendra au Haut-commissaire de réunir le gouvernement pour procéder à l’élection du président, à la majorité des membres, avec autant de tours que nécessaire.

Crise politique seulement ?
Dès l’élection du nouveau gouvernement au Congrès, la démission de Calédonie ensemble sera annoncée au Congrès. Cette démission est sans portée juridique, car le gouvernement n'est pas constitué. On ne peut pas démissionner préventivement d'une structure qui n'est pas encore constituée... Conformément à un avis du TANC n° 05/04 du 22 juin 2004, « eu égard à la nature spécifique et collégiale de cet organe, l'élection du nouveau gouvernement ne peut être considérée comme réalisée qu'à l'issue des trois étapes du processus électoral respectivement prévues aux articles 109, 110 et 115 de la loi organique », en clair à l’élection du président. Une disposition spéciale ajoutée en 2009 règle la question de l’élection du vice-président. Aucun contentieux contre la convocation du Haut commissaire ne pourra être envisagé, le TANC l’ayant jugé en 2007. On ne peut que contester l’ensemble du processus devant le Conseil d’Etat.

Qui assure l’expédition des affaires courantes ?
La loi organique dit à l'article 121 que "le gouvernement démissionnaire assure l'expédition des affaires courantes jusqu'à l'élection d'un nouveau gouvernement". Le terme « élection du gouvernement » se lit comme l’achèvement du processus d’élection du président et du vice-président. Jusqu’à cette élection, Philippe Gomès est aux commandes de l’institution, qui fonctionne comme avant, même si les trois membres démissionnaires n’y participent plus. Personne ne rejoint son assemblée de province et rien ne change. Il faut toujours 6 voix pour adopter un texte. Après l’élection du président et du vice-président, le nouveau gouvernement, par hypothèse démissionnaire de plein droit, est chargé de l’expédition des affaires courantes. Mais les titulaires du pouvoir exécutif auront changé. Calédonie ensemble dispose de nombreuses possibilités de ne pas être marginalisé, en particulier le choix des secteurs et l’usage du contreseing. Ces garanties sont offertes à tous.

L’hypothèse de la dissolution
Un parti ne peut créer le vide institutionnel. Mais il peut faire chuter le gouvernement, et le nombre de fois n’est pas limité. C’est une question qui se règlera devant l’opinion. L’article 172 de la loi organique dispose simplement que « lorsque le fonctionnement d'une assemblée de province se révèle impossible, l'assemblée peut être dissoute par décret motivé en conseil des ministres après avis du président du congrès, des présidents des assemblées de province ainsi que du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ». Il faut donc la signature du Président de la République et du Premier ministre. C’est un acte extrême. Le Gouvernement français est lié par les termes de la loi organique. Il sera difficile, s’il existe une majorité au gouvernement comme au Congrès, de prétexter de l’impossible fonctionnement de ce dernier.


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Vu dans les Nouvelles Calédoniennes

La décision de l’UC entre les mains du FLNKS
Mar 15 Fév 201109:41

Le grand jeu du « chaque nom compte » est ouvert.
Au lendemain de la décision fracassante de l’Union calédonienne de faire chuter le gouvernement sur la question du drapeau kanak, l’agitation a gagné les coulisses indépendantistes. Le président du parti, Charles Pidjot, est désormais tenu à un but légal pour que son voeu s’accomplisse : rassembler au moins douze candidats démissionnaires sur les quatorze représentants inscrits sur la liste pour l’élection du gouvernement au Congrès en mai 2009. Les trois premiers élus - Jean- Louis d’Anglebermes, Pierre Ngaiohni et Yann Devillers - ont d’ores et déjà apposé samedi, en comité directeur à Thio, leur signature en ce sens. Mais cette liste n’était pas placée sous la seule étiquette Union calédonienne, mais bien du FLNKS. Le temps est aux tractations. Combien de personnalités ont déjà assuré de leur démission ? «Un certain nombre, s’amusait hier soir Gérard Reignier, secrétaire général de l’UC, qui prévient : Ce sera bouclé pour la fin de semaine.» L’assurance des quatorze candidats vis-à-vis de la démarche n’est donc pas totalement acquise pour l’instant, mais «nous sommes en train de faire le travail pour cela».
« On a appris l’annonce de Charles Pidjot par la presse. »
Attitude. Ce travail prend un relief particulier aujourd’hui, avec la réunion cet après-midi du bureau du FLNKS. «On doit discuter, l’UC doit nous convaincre", note le RDO Aloïsio Sako, en cinquième position sur la liste. «Cette liste était estampillée FLNKS, l’instance suprême reste donc toujours le bureau politique du front», précise-t-il. La même réflexion anime les quatre candidats affiliés ou sympathisants Palika, actuellement au centre des attentions : «Sylvain Boiguivie, Jean-Marie Ayawa, Patrick Robert, Sylvain Pabouty. On attend une discussion avec l’ensemble du FLNKS. Puis on adoptera une attitude », souligne le dernier concerné, pointant sur son agenda la rencontre de ce mardi. Une autre personnalité de la liste, située à la quatrième place, la LKS Christiane Gambey, ne laisse, elle, pas trop de suspense a priori sur son intention : «le comité directeur a validé la décision samedi». Point. Christiane Gambey est, il est vrai, désormais militante à l’Union calédonienne et chargée de mission auprès du vice-président du gouvernement Pierre Ngaiohni, UC également.

Unilatérale. Les échanges du jour en bureau politique du Front auront du poids. «Ça va être chaud !», claque un proche du FLNKS. Notamment pour une raison : «On a appris l’annonce de Charles Pidjot par la presse.» Un autre motif de mécontentement anime certains. Le drapeau, et plus largement les signes identitaires, sont des sujets relevant des prérogatives de la coalition. Or, l’initiative de l’UC, décrite par des politiques comme «unilatérale», a été prise «sans concertation». En clair, la réunion de cet après-midi est à double détente : les positions choisies au terme des discussions accéléreront ou non la chute du gouvernement, mais auront aussi une influence sur les liens déjà distendus au sein du FLNKS. Les responsables de l’UC semblaient analyser hier les conséquences d’une éventuelle dissolution de l’exécutif, suite à la contreattaque de Philippe Gomès, demandant un retour aux urnes. L’Union calédonienne a annoncé vouloir s’exprimer, demain, mercredi, devant les médias.

Y. M. des Nouvelles Calédoniennes...

mercredi 16 février 2011

Déclaration du rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones à l'issue de sa visite en Kanaky...

(photo Madoÿ - Lors de la cérémonie d'aurevoir au Mwâ Kâ...) http://unsr.jamesanaya.org/statements/declaration-a-lissue-de-visite-en-nouvelle-caledonie-4-a-13-fevrier-201113 February 2011

Déclaration du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, à l'issue de sa visite en Nouvelle-Calédonie-4 à 13 Février 2011
Nouméa, le 13 Février 2011

En ma qualité de Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, j'ai effectué une visite en Nouvelle-Calédonie du 4 au 13 Février 2011. Cette visite m'a offert une occasion unique de me rendre compte des réalités relevant de mon mandat et de consulter un large éventail de parties prenantes. Je tiens à remercier les autorités de la République de la France pour leur coopération. Je suis également reconnaissant au Sénat coutumier pour l'assistance fournie dans la préparation et le déroulement de ma visite.


L'objectif de ma visite a été de tenir des consultations et de recevoir des informations en vue d'examiner la situation des droits de l'homme des peuples autochtones du pays - le peuple Kanak- tout en tenant pleinement compte de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie. J'ai cherché à comprendre les démarches retenues par le gouvernement de la France, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le peuple kanak dans leur effort visant à parvenir progressivement à une coexistence harmonieuse et fructueuse entre toutes les composantes de la population du pays à travers la mise en œuvre de l'Accord de Nouméa de 1998.


J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec le Haut Commissaire et d'autres responsables de l'Etat français, le Président et les ministres du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, les représentants des trois Provinces, les membres du Sénat coutumier, et d'autres autorités coutumières. Je tiens également à remercier les représentants de nombreuses organisations Kanaks et non-gouvernementales, y compris les syndicales et les organisations de femmes, de jeunes et les organisations environnementales qui m'ont fourni des informations.
En plus de mes rencontres à Nouméa, je me suis rendu dans les trois provinces du pays. J'ai rendu visite aux autorités et aux membres des communautés autochtones à Kone, Thio, Saramea, Lifou et Ouvéa. J'ai également visité le centre de détention à Nouméa. Je suis reconnaissant pour la chaleureuse hospitalité avec laquelle j'ai été reçu par les autorités coutumières kanak, leurs communautés et les autorités gouvernementales.


Je suis encouragé d'apprendre de la part des intervenants qu'il y aurait un consensus autour de l'Accord de Nouméa, prévoyant un cadre pour le transfert des compétences de la France aux institutions de la Nouvelle-Calédonie et qui permettrait à l'avenir la possibilité d'une indépendance totale. Je salue en particulier les dispositions de l'Accord de Nouméa qui promeuvent la culture et les institutions coutumières du peuple kanak en tant que partie intégrante du tissu social et politique du pays, ainsi que les dispositions mettant en place une fondation pour les nombreuses initiatives entreprises afin de traiter les conditions désavantageuses auxquelles est confronté le peuple Kanak dans tous les domaines de la vie. Je note que l'Accord de Nouméa peut et doit être interprété en pleine conformité à la Déclaration de l'Organisation des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cette dernière va de pair avec la politique des Nations Unies sur la décolonisation.


Lors de ma visite, j'ai pris connaissance de nombreuses mesures visant à mettre en oeuvre l'Accord de Nouméa et autres évolutions positives afférentes. Néanmoins, j'ai aussi pris connaissance de nombreux défis qui subsistent. Les autorités kanaks et les membres des communautés autochtones m'ont fait part de manière réitérée de leurs frustrations quant à la perpétuation de tendances à la discrimination à leur encontre, aux restrictions à l'exercice des droits coutumiers, aux mauvaises conditions sociales et économiques et à l'absence de participation adéquate aux processus décisionnels les concernant à de nombreux égards.
Dans les semaines à venir; je vais évaluer les informations recueillies, rencontrer les autorités françaises à Paris afin de discuter plus avant de la situation des droits de l'homme du peuple Kanak. Ensuite, je rédigerai un rapport assorti de recommandations. Ce rapport sera rendu public et soumis au Conseil des Droits de l'Homme de l'Organisation des Nations Unies Conseil.


Mon attente est que ce rapport contribue à la poursuite du dialogue constructif entre les gouvernements de la France, de la Nouvelle-Calédonie et les représentants du peuple Kanak.

L'UGPE dénonce l'attentisme des autorités face au problème du manque de places dans les lycées du pays !!!

Nouméa, le 16 février 2011


CONFERENCE DE PRESSE – mercredi 16 février 2011
L’UGPE DENONCE L’ATTENTISME DES AUTORITES FACE AU PROBLEME DU MANQUE DE PLACES DANS LES LYCEES DU PAYS !


I) Le Dossier brûlant de la rentrée : toujours le manque de places qui touche les enfants kanak et océaniens
Comme chaque année, l’UGPE a remis en place son numéro Vert pour aider les parents qui rencontrent des difficultés à inscrire leur enfant pour la rentrée des classes. Ce numéro Vert, le 05 02 02 a encore une fois été très sollicité cette année, trop sollicité. A la date d’aujourd’hui plus de 170 enfants ont été recensés par le biais des familles. 170 enfants qui pour l’instant sont dans l’expectative : ils ne savent pas s’ils pourront poursuivre leur scolarité pour l’année 2011. Parmi ces 170 enfants une partie a moins de 16 ans et la grande majorité a moins de 18 ans ! Voici comment se répartissent ces 170 enfants sans affectation :
-50 sont des élèves de troisièmes, tout juste sortis des collèges du pays et qui ont vu leur dossier refusé partout ou alors, ont été placés en liste d’attente. Très souvent, ces enfants n’ont aucune qualification. Pour l’UGPE, ils représentent une priorité.
-55 enfants sont des élèves qui sortent des classes de CAP ou de BEP et qui ont déjà obtenu un premier diplôme. Souvent, ils ont choisi la voie professionnelle parcequ’ils avaient un peu peur de la voie générale, ou n’avaient pas assez confiance en leurs capacités. Grâce à la voie professionnelle, ils ont vu qu’ils pouvaient réussir et ils ont envie d’aller jusqu’au baccalauréat… Malheureusement, le manque de places dans les lycée professionnels les touche de plein fouet ! Pour l’UGPE, ces élèves sont également importants, il faut permettre au maximum d’enfants désireux de travailler de réussir et d’aller jusqu’au baccalauréat !
- 30 jeunes sont des élèves qui ont échoué au baccalauréat ou au BEP et qui ne parviennent pas à s’inscrire pour un redoublement. Leur situation est particulièrement dramatique pour les élèves de BEP car le Vice Rectorat a décidé de supprimer quasiment tous les BEP pour la rentrée 2011 (en fait, il ne reste plus que 2 formations BEP en N. Calédonie : le BEP restauration et le BEP Carrière sanitaire et sociale). Pour l’UGPE, ces élèves ont droit à une seconde chance et nous exigeons du Vice Rectorat qu’il propose des stages de remise à niveaux pour ces jeunes pour qu’ils puissent se représenter dans de bonnes conditions à l’examen, cette année !
-15 dossiers concernent des jeunes qui n’ont pour l’instant pas eu de places en collège. Souvent ce sont des enfants dont les parents viennent de déménager, mais la pression est telle dans les établissements de Nouméa que très souvent les chefs d’établissement les mettent en liste d’attente sans forcément être attentifs aux cas familiaux parfois dramatiques.
-Une vingtaine de jeunes sont des bacheliers des séries générales, technologiques ou professionnelles qui n’ont pas eu de places en BTS. L’UGPE redemande au Vice Rectorat de réserver à l’avenir les formations BTS aux jeunes citoyens du pays !

II) Où en est la construction des lycées du Mont Dore et de Pouembout ?
L’UGPE dénonce le flou dans lequel ces deux dossiers sont laissés ! alors que des enfants sont privés de formation, nous ne pouvons tolérer que certains responsables fassent traîner les dossiers de ces deux lycées pourtant décidés au plus haut niveau politique.
Le lycée de Pouembout n’a pas encore vu démarrer les études de faisabilité ! On parle à présent d’une ouverture éventuelle en 2014, mais plus probable en 2015 ! De qui se moque t’on ?
Le lycée du Mont Dore est encore plus mal parti ! Il n’est plus fixé aucune date concernant ce lycée ! Nous appelons tous les groupes politiques à s’unir pour porter ces dossiers prioritaires ! Actuellement, l’Etat, la Province Sud et la Ville du Mont Dore jouent au chat et à la souris sur ce dossier. L’Etat ne veut pas s’engager sur le terrain que la Ville du Mont Dore a d’ores et déjà trouvé. La raison invoquée semble valable : le terrain serait en permanence inondable !
Les parents et les élèves refusent d’être pris en otage de tractations politico commerciales. Nous demandons à l’Etat et à la Province Sud de donner au public tous les détails concernant ce dossier qui concerne tout le monde. Si jamais il s’avère que le dossier est mal engagé, nous exigeons que des sanctions soient prises et tous les efforts soient déployés pour que ces lycées voient le jour rapidement ! Pour cela, l’UGPE demande que les fédérations de parents d’élèves puissent être invitées pour discuter de toute urgence de l’avancée de ces dossiers à l’occasion d’une table ronde où tout sera dit dans la transparence !

III) LE DOSSIER DES LANGUES KANAK doit sortir de l’ornière dans lequel les responsables actuels de l’enseignement l’ont enfoncé !
L’UGPE dénonce les manœuvres visant à cantonner les langues kanak dans un anonymat ou pire dans un folklore de façade.


DENIGREMENT DE L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ET DE LA CULTURE KANAK DANS LES ECOLES PRIMAIRES PUBLIQUES PAR LE SYSTEME EDUCATIF MIS EN OEUVRE JUSQU'A CE JOUR

INTRODUCTION

Comme dans tous les pays colonisés aussi bien par les anglais que par les français, le complexe de supériorité s’est développé jusqu’au point de renier et de faire renier l’autre dans sa conception de la vie, sa représentation du monde et même dans sa démarche mentale pour résoudre des situations énigmatiques.
L’article 2 de l’arrêté GUILLAIN de 1863 qui interdisait l’étude des idiomes calédoniens (les langues kanak) dans les écoles primaires de la Nouvelle-Calédonie a encouragé fortement à l’élimination culturelle et linguistique des autochtones de la Nouvelle-Calédonie.
En 1959, une nouvelle circulaire du Vice-Rectorat confirme l’article ci-dessus cité, comme si les nombreuses effusions de sang que notre peuple a subi depuis les années 1840 avec les guerres religieuses et ensuite l’expropriation des terres des populations des provinces Nord et Sud, ne suffisent pas.
La signature de l’accord Matignon-Oudinot et l’Accord de Nouméa ont contribué à une volonté de vivre ensemble, de partage d’un destin commun pour le peuple kanak et les autres composantes culturelles de ce territoire.
Cependant, après plus de douze années de cette signature de l’Accord de Nouméa, nous, enseignants et parents kanak ainsi que nos compatriotes non-kanak qui défendons les droits universels à tout être humain, nous regrettons encore des attitudes, des manipulations du système éducatif pour toujours réaffirmer l’article 2 de l’arrêté Guillain de 1853.

1/ Présentation générale de l’enseignement des LCK: un cadre juridique bafoué
- Conformément à l’art. 1.3.3 de l’ACCORD DE NOUMEA signé en mai 1998, "les langues kanak sont, avec le français, des langues d'enseignement et de culture en Nouvelle-Calédonie. Leur place dans l'enseignement et les médias doit donc être accrue et faire l'objet d'une réflexion approfondie. Une recherche scientifique et un enseignement universitaire sur les langues kanak doivent être organisés en Nouvelle-Calédonie. L'Institut national des langues et civilisations orientales y jouera un rôle essentiel. Pour que ces langues trouvent la place qui doit leur revenir dans l'enseignement primaire et secondaire, un effort important sera fait sur la formation des formateurs. Une académie des langues kanak, établissement local dont le conseil d'administration sera composé de locuteurs désignés en accord avec les autorités coutumières, sera mise en place. Elle fixera leurs règles d'usage et leur évolution."

2/ Les nominations à la Direction de l'enseignement de la Nouvelle-Calédonie:
Malgré l’existence d’une direction en Nouvelle-Calédonie (le Vice-Rectorat puis la direction de l’enseignement primaire depuis l’année 2000), ce sera seulement en 2006 qu’une conseillère pédagogique sera nommée pour le suivi du dossier de l’enseignement des langues et culture kanak.
Cette personne était la seule kanak sur les 23 personnes nommées au siège du poste en commençant par le directeur jusqu’aux secrétaires.
A ce jour, la configuration a évolué dans le sens que le directeur et le directeur adjoint viennent tout fraîchement de Métropole depuis la rentrée 2010. Nous sommes bien partis pour le rééquilibrage !!!

2a - Depuis la création d’une direction de l’enseignement jusqu’en 2005
Etat des lieux province par province
Depuis 1999, seules la province Nord par le plan PHAX (PAICI, HOOT MA WAAP,AJIE-ARRHO et XARACUU) et la province des îles par le plan EILM (Enseignement Intégré des Langues Maternelles) ont affirmé leur volonté de faire reconnaître les langues d’origine dans les écoles primaires publiques, malgré leur faible moyen financier et humain (personnes qualifiées).


2b - Quelques tentatives de rééquilibrage depuis l’adoption le 26 septembre 2005 par le congrès de la délibération 118 de la loi organique

- La délibération 118 de l’article 6.1&2 de la loi organique adoptée par le congrès de la NC le 26 septembre 2005 qui stipule que :
ARTICLE 6-1 - Principes et modalités de mise en œuvre
-L’enseignement des langues et de la culture kanak fait l’objet d’une généralisation progressive en cycle 1,2 et 3 à l’initiative des provinces en fonction des réalités culturelles et linguistiques, des connaissances linguistiques, des outils pédagogiques et des ressources mobilisables.
En cycle 1 et au CP, cet enseignement est dispensé à compter de l’année 2006 et dans les conditions prévues à l’alinéa précédent.
Cet enseignement est généralisé dans les mêmes conditions, en CE1et cycle 3, sous réserve d’une expérimentation scientifique validée par l’autorité pédagogique.

2 – L’enseignement des langues et de la culture kanak fait l’objet d’une organisation précisée dans le projet d’école. Il est dispensé, auprès des élèves dont les parents en ont exprimé le vœu, par des enseignants qualifiés à raison de 7 heures hebdomadaires à l’école maternelle et de 5 heures hebdomadaires à l’école élémentaire.
Pour traduire leur caractère de langues d’enseignement, les langues kanak sont enseignées à travers différents champs disciplinaires.

Malgré la bonne volonté du Président de la Province Sud de l'époque, Philippe Gomès, pour faire appliquer cette délibération 118 article 6 1&2, une majorité des mairies et des directrices et directeurs d’écoles de la Province Sud ont bloqué cette initiative en soulevant le prétexte du problème de financement et de l’ouverture des locaux.
Après plusieurs regroupements avec les enseignants spécialisés en langues et culture kanak , il en est ressorti qu’il était souvent difficile de faire admettre que l’enseignement des lck est un enseignement à part entière et qu’il y a urgence à rétablir les relations professionnelles au sein des équipes pédagogiques. Beaucoup de problèmes matériels ont également été soulevé par les enseignants lck de la Province Sud...

3/ L’année 2010: Mise en berne volontaire de l'enseignement des langues kanak dans les écoles primaires publiques de la Nouvelle-Calédonie

3.1 - Mission réduite en 2010 pour le conseiller pédagogique en Langues et Culture Kanak
A titre d’exemple, voici le nombre d’écoles dispensant d’un enseignement en lck qui n’ont pu faire l’objet d’une visite en doublette avec la chef du service de la pédagogie : 22 écoles sur 23 pour la circonscription des Iles loyauté, 10 écoles sur 14 pour la Province Sud et aucune école en Province Nord...

3.2 - Mise en œuvre d'une politique linguistique discriminatoire, raciste et anti Accord de Nouméa
Cette politique discriminatoire se traduit par le faible moyen alloué à la formation du personnel en lck par la Direction de l’enseignement de la Nouvelle-Calédonie. Par contre, la direction de l’enseignement de la Nouvelle-Calédonie n’a pas hésité à surenchérir la formation du personnel enseignant du cycle 3 pour l’anglais et le français.

3.3 - Des outils pédagogiques et didactiques réalisés non exploités, non validés
Malgré l’investissement important des conseillers pédagogiques soutenus par certains des inspecteurs et des enseignants dans les trois provinces pour la création d’outils didactiques et pédagogiques, la validation de ces productions n'a pu être effectuée non pour des raisons professionnelles mais, encore une fois, dû au changement d’équipe au gouvernement...

3.4 Formation initiale et continue du personnel en Langues et culture kanak
* dossier CAPE LCK et licence professionnelle non mis en œuvre,
* Remise en cause permanente et paralysie totale dans l'accompagnement des enseignants et des intervenants

3.5 La formation des formateurs et des enseignants titulaires en langues et culture kanak absent pour le cahier des charges de la formation 2011 !
Information de dernière minute : Suite aux derniers débats au congrès de la Nouvelle Calédonie une cellule langue et culture kanak a été créée dernièrement au sein de la DENC. L’UGPE a pris connaissance de l’arrêté pris par le Gouvernemnet de la N.Calédonie et informe qu’elle restera vigilante et mobilisée pour que cet arrêté ne soit pas uniquement de la poudre aux yeux ! Nous exigeons que les langues kanak fassent l’objet d’une véritable attention de la part des autorités du pays et de l’'Etat français. Dans les budgets une véritables lisibilité doit exister de façon à pouvoir mesurer les efforts consentis en faveur des langues kanak et éventuellement les comparer avec les budgets alloués à l’anglais par exemple.

En ce qui concerne le second degré : L’UGPE a demandé à M. Le Vice Recteur de lancer un sondage auprès de tous les enfants et les parents des classes de 6°, 5° 4° et 3° pour demander dans quelle mesure ils seraient intéressés par l’enseignement d’une ou plusieurs langue kanak dans leur établissement.
En effet, l’UGPE dénonce les attitudes rétrogrades de nombreux chef d’établissement qui refusent d’officialiser les langues kanak ! Nous saluons, les établissements publics et les équipes qui ont fait l’effort de lancer des heures en langues kanak : collèges de Rivière Salée, Collège Kaméré, collège Tuband et nous les encourageons à poursuivre et à développer les cours qu’ils ont mis en place car souvent ces efforts restent trop confidentiels.

IV) La position de l’UGPE concernant le drapeau du pays
Suite à l’adoption par les institutions de la nouvelle Calédonie du signe identitaire du double drapeau français et du drapeau identitaire kanak, l’UGPE demande au Vice Recteur, ainsi qu’au Haut Commissaire de la République de prendre toutes ces dispositions pour que les deux drapeaux soient levés dans tous les établissements du secondaire de Nouvelle Calédonie, à l’image de ce qui se pratique déjà au Haut commissariat.
L’UGPE demande à ce sujet une entrevue auprès du Haut commissaire pour aborder cette question.
En ce qui concerne les écoles primaires publiques de Nouvelle-Calédonie, l’UGPE attend toujours la réponse de M. GOMES à son courrier, lui demandant également de lever les deux emblèmes sur les écoles du pays et non pas uniquement le drapeau bleu blanc rouge. Jusqu’à présent l’UGPE n’a obtenu aucune réponse de la part du président du Gouvernement…Dès cet après midi, l’UGPE sera reçue au Gouvernement de la Nouvelle Calédonie, par le Vice Président et ne manquera pas de renouveler sa demande !

V) Le programme sciences po et les prépas aux Grandes écoles : Vigilance de l’UGPE

Le Programmes Sciences Po va entamer sa troisième promotion
La première année, en 2009, deux lauréates kanak ont été reçues et sont parties pour intégrer Sciences Po Paris, ce qui a suscité la joie et la fierté de tout le pays.
En 2010, 14 candidats dont 7 kanak ont été sélectionnés pour partir subir des épreuves de sélection orales en France. A leur retour, nous apprenons qu’il n’y a qu’un seul lauréat et en tout cas aucun kanak reçu…Pire le Lauréat, scolarisé au Lycée du Grand Nouméa n’est pas lui-même boursier puisqu’un de ses parents est lui-même enseignant ! Enfin, nous apprenons qu’au lycée du Grand Nouméa, comme par hasard, il n’y avait aucun kanak parmi les candidats qui se sont préparés au concours Sciences Po !

L’UGPE s’interroge sur ce dispositif et sur sa mise en œuvre concrète et tient à interpeller les autorités en charge de ce dossier ! Nous refuserons tout détournement de ce dispositif qui doit d’abord bénéficier à la promotion sociale pour des enfants issus de familles à faibles revenus ou de conditions modestes qui ne pourraient jamais se permettre d’offrir une scolarité à Sciences Po pour leur enfant ! Nous serons principalement attentif à la session 2011, de façon à prévenir tout abus de ce dispositif et tout détournement des objectifs de départ !

De même, en ce qui concerne les classes de prépas aux grandes écoles qui existent à Jules Garnier, l’UGPE a rencontré les équipes pédagogiques et a insisté pour que des efforts soient faits pour que dorénavant des jeunes kanak soient systématiquement intégrés dans le dispositif de préparation aux concours des grandes écoles. Apparemment pour 2011, nous avons été entendu et nous espérons que ce ne sera pas un feu de paille !

mardi 15 février 2011

Irian Jaya, une lutte sous silence...

Papouasie-Indonésie-armée-police-immigration-frontières: Opération nettoyage à la frontière papoue : réactions plus que mitigées PORT-MORESBY, mardi 1er février 2011 (Flash d'Océanie) –

L’opération « Sunset Merona », lancé mi-janvier 2011 par la police et l’armée de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec comme objectif affiché de « nettoyer » la zone frontalière, proche de la province indonésienne de Papouasie occidentale (Irian Jaya) suscite depuis des réactions hostiles, notamment de la part des élus locaux et des populations.
Cette opération, depuis la capitale provinciale de Vanimo, ville papoue la plus proche de la frontière avec l’Irian Jaya, était censée rapidement mettre un terme aux activités jugées illégales de trafic d’armes, de marchandises et de personnes, dans une zone où, ces dernières années, plusieurs accrochages et poursuites entre le mouvement rebelle indépendantiste OPM (mouvement mélanésien de libération de la Papouasie) et les forces indonésiennes se sont terminés de l’autre côté de la frontière.Mais face à une opposition grandissante des populations locales, qui se déclarent persuadées que plusieurs maisons ont été incendiées par des éléments présumés appartenir à la police et à l’armée, le ton est monté de la part des élus, dans le cadre d’un débat désormais national.
Dernier politique à se joindre au débat : Powes Parkop, gouverneur de la Province de la capitale Port-Moresby, qui estimait lundi sans ambages que cette opération avait «fait plus de mal que de bien» et devait par conséquent être interrompue, rapporte mardi le quotidien The National.Le Gouverneur a poussé plus loin sa démarche en adressant directement une lettre au Premier ministre papou Sir Michael Somare, dans laquelle il estime que cette opération de «nettoyage» sert avant tout les intérêts de l’Indonésie voisine.« J’en appelle à vous pour mettre immédiatement un terme à cette opération, étant donné que de toute évidence, notre gouvernement et notre police sont utilisés par le gouvernement indonésien pour harceler et opprimer des soupçonnés activistes qui mènent campagne pour l’indépendance de la Papouasie occidentale », rapporte le quotidien, citant un extrait de la lettre envoyée au chef de l’exécutif.
Selon les derniers comptes établis sur place, depuis le début de cette opération, plus de soixante quinze personnes réputées provenir de la province indonésienne voisine d’Irian Jaya ont été interpellées et depuis maintenues en détention e attendant d’être expulsées de l’autre côté de la frontière.Ils sont tous soupçonnés d’appartenir à l’organisation indépendantiste OPM.Au fil de ces opérations, de nombreuses maisons ont été incendiées, ainsi que des cultures vivrières appartenant à des riverains.
Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations-Unies (UNHCR), qui s’est rapproché depuis le mois dernier du gouvernement afin d’obtenir des assurances concernant le traitement réservés aux personnes interpellées dans le cadre de cette opération, aurait obtenu, via son représentant local, Walpurga Englbrecht, des engagements selon lesquels les droits humains des personnes concernées seraient « respectés », y compris pour les personnes vivant dans les camps ciblés.
«Nous avons été informés par les autorités de leur intention de fermer plusieurs de ces camps, car ils sont utilisés pour des activités d’entraînement. On nous a dit aussi que les identités de toutes les personnes seraient vérifiées et qu’aucune d’entre elles ne serait expulsée vers la Papouasie occidentale», précisait M. Englbrecht en fin de semaine dernière.

Tortures en Papouasie occidentale : trois soldats légèrement condamnés En Indonésie, la semaine dernière, un tribunal militaire a condamné trois soldats à des peines légères (entre huit et dix mois de prison) après les avoir reconnus coupables d’avoir conduit un « interrogatoire » impliquant des actes de torture sur un homme soupçonné d’être un membre de l’OPM et dont les images, capturées par téléphone mobile et postées sur Internet, avaient choqué le monde entier.Officiellement, la condamnation de l’armée s’appuie sur un « refus d’obéir aux ordres ».Il n’est pas fait mention de torture.

Zone sensible

Ces dernières années aussi, les autorités des deux pays ont tenu une série de rencontres au sommet avec comme principal ordre du jour une meilleure sécurisation de cette zone frontalière, réputée trop perméable.Les « débordements » de la police et de l’armée indonésienne en territoire papou avaient aussi, à plusieurs reprises, créé de vives tensions entre les deux pays.Pour cette opération menée en mode coup de filet et censée durer un mois et demi, un accent particulier est porté sur les activités de trafic d’armes, de stupéfiants ou encore de blanchiment d’argent.Le Colonel Vagi Oala, qui commande le contingent de l’armée papoue participant à ces opérations, s’adressant à ses soldats en janvier 2011, leur a donné pour instruction de « localiser, fouiller et détruire » d’éventuels camps rebelles de l’OPM (Operasi Papua Merdeka), rapportait la semaine dernière le quotidien papou The National. « Leur présence sur notre sol est illégale, elle a aussi perturbé les activités normales de nos concitoyens le long de la frontière », a lancé l’officier.Le Premier ministre papou, Sir Michael Somare, renchérissait pour sa part en fin de semaine dernière en affirmant que cette opération était largement menée en réponse à une demande des populations riveraines, dans la province du Sépik oriental.Un vieux contentieux source de vives tensionsEn juillet 2008, le gouvernement indonésien avait dû présenter ses excuses à la Papouasie-Nouvelle-Guinée à la suite d'incursions de soldats en territoire papou, dans la zone frontalière de Vanimo.

L’ambassade indonésienne à Port-Moresby avait alors fait valoir que ces incursions seraient dues au fait que les soldats de l'armée indonésienne, postés de l'autre côté de la frontière, n'auraient pas été mis au courant des emplacements exacts de la frontière qui sépare l'île de Nouvelle-Guinée.À l'Ouest, cette île est sous souveraineté indonésienne, avec sa province de Papouasie occidentale (Irian Jaya). À l'Est, c'est l'État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée.À l’époque, Djakarta expliquait ce « malentendu » par l’arrivée de soldats nouvellement postés dans cette zone frontalière, qui sépare la province indonésienne de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et qui « n'ont pas reçu de briefings ». Selon la version officielle, ils auraient par conséquent "franchi par erreur" cette frontière. «La plupart d'entre eux sont jeunes et se sont probablement laissés emporter par les paysages magnifiques, sans réaliser ce qu'ils faisaient», pouvait-on lire dans un communiqué de l'ambassade indonésienne, qui assure que les prochains soldats, avant leur déploiement, seraient dûment briefés.

Terreur

L'ambassade indonésienne avait toutefois vivement contesté le fait qu'entre le 30 mai et le 13 juillet 2008, pas moins de cinq incursions avaient eu lieu en territoire papou.Cet échange de politesses intervenait alors qu’à peu près à la même époque, le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée s'était officiellement inquiété d'une recrudescence des incursions de la part de l'armée indonésienne.Belden Namah, alors ministre des forêts, après une visite à Vanimo, n'avait pas hésité à demander que la frontière soit fermée jusqu'à ce que la situation s'éclaircisse et trouve une solution pérenne.L'élu papou affirmait par ailleurs avoir rencontré des villageois de sa circonscription qui affirmaient vivre sous le règne de la terreur, du fait des passages fréquents des militaires indonésiens.Les militaires auraient aussi, à plusieurs reprises, ouvertement ignoré la frontière et inscrit le numéro de leur bataillon à la peinture, sur une borne matérialisant le changement de territoire.Ces dix dernières années, à la suite d’incidents similaires dans cette zone, la frontière avait à plusieurs reprises été purement et simplement fermée.
Au fil des ans, la ville de Vanimo a dû accueillir des réfugiés, transfuges d'Irian Jaya, où le mouvement indépendantiste OPM (Operasi Papua Merdeka) mène depuis une trentaine d'années une lutte pour son indépendance de Djakarta.Les incursions de soldats indonésiens, le plus souvent le résultat de poursuites lancées contre les rebelles mélanésiens, avaient à l'époque été vigoureusement démenties par les autorités papoues et indonésiennes.La population d'Irian Jaya est essentiellement mélanésienne et dans la région de Vanimo, de part et d’autre, de la frontière, plusieurs villages et tribus sont coupés en deux.

Précédents mouvements de troupes indonésiennes

Début 2003, quelque mille cinq cents soldats de l'armée indonésienne avaient été concentrés à la frontière.Ces mouvements de troupes avaient alors suscité une très vive inquiétude de la part des autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avant que les gouvernements papou et indonésien concluent finalement un précaire accord frontalier censé proroger de dix ans un précédent traité.
Dans le cadre de ce même accord, les deux pays s’étaient accordés pour construire de nouveaux postes de contrôle dans leurs provinces respectives.Toutefois, depuis, de nouveaux accrochages ont eu lieu de manière régulière.La situation a été compliquée par la présence quasi-permanente de plusieurs centaines de clandestins, réfugiés d'Irian Jaya pour échapper aux violences.

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Le gouvernement "Gomès" devrait chuter...

"Un parti indépendantiste menace de faire tomber le gouvernement

Politique lundi 14 février 2011
L'Union calédonienne menace de faire chuter le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, dénonçant le positionnement de son président au sujet des deux drapeaux de l'archipel, a annoncé, ce week-end, le parti indépendantiste.Réuni à Thio, le comité directeur de l'UC, parti du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste) reproche au chef de l'exécutif, Philippe Gomes, d'être opposé au choix de deux drapeaux - tricolore et kanak - comme emblême de l'archipel. L'UC estime que Gomes est responsable du fait que quatre communes calédoniennes n'ont pas hissé les deux étendards. «On ne peut pas continuer à construire avec ceux qui font de l'obstruction», a déclaré Charles Pidjot, président de l'UC.Le parti indépendantiste dispose de trois membres sur onze, au sein du gouvernement collégial, élu par les membres du Congrés selon un scrutin de listes. Pour faire tomber le gouvernement, il faut que les trois «ministres» UC démissionnent ainsi que tous leurs suivants de liste, dont plusieurs sont issus d'autres formations du FLNKS. «La décision de l'UC sera débattue mardi. Elle risque d'entrainer un enchaînement de conséquences auxquelles il faut réfléchir», a déclaré l'un d'eux à l'AFP.Philippe Gomes a en effet menacé de provoquer de nouvelles élections territoriales, accusant l'UC de «manoeuvrer» avec l'appui du Rassemblement-UMP pour«placardiser» son parti, Calédonie ensemble. «Le drapeau est un prétexte. On ne va pas faire de nouvelle majorité dans le dos des Calédoniens», a-t-il déclaré surNouvelle-Calédonie Première. La droite non indépendantiste est majoritaire au Congrès de Nouvelle-Calédonie, territoire autonome, mais elle est éclatée en plusieurs formations qui se querellent."
Article paru le 14 février 2011 dans "Ouest-France".

dimanche 6 février 2011

Mission de rapport spécial des droits des peuples autochtones en Kanaky

New York, Feb 4 2011 10:50AM

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, effectuera sa première mission de terrain en Nouvelle Calédonie du 6 au 13 février 2011. « Le but de ma visite est d';examiner la situation du peuple autochtone kanak de Nouvelle Calédonie à la lumière des normes internationales en vigueur », a déclaré l';expert indépendant, qui visitera le pays à l';invitation du gouvernement français. « Je suis convaincu que cette visite sera extrêmement fructueuse et qu';elle constituera une occasion unique et précieuse de dialogue et de consultation ». Durant son séjour, le Rapporteur Spécial rencontrera de nombreux interlocuteurs issus de la société civile comme du gouvernement, de même que des représentants des peuples kanaks. Le Rapporteur Spécial se rendra à Nouméa, Koné, Thio, Sarramea, Lifou, Ouvéa et Goro. M. Anaya achèvera sa mission en se rendant à Paris au mois de mars prochain afin de rencontrer les représentants du gouvernement en charge de la Nouvelle Calédonie, et d';achever l';examen des questions relatives à son mandat.

Le Rapporteur spécial présentera un rapport ultérieurement au Conseil des droits de l';homme sur le stade de réalisation des droits du peuple autochtone kanak, tout en proposant des recommandations pour leur plein accomplissement.

Feb 4 2011 10:50AM
Veuillez consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus d'information http://www.un.org/french/newscentre/

Voir le programme de la visite du rapport spécial dans http://marinakahlemu.wordpress.com/
Voir également http://www.survivalfrance.org/actu/6984

vendredi 4 février 2011

KAREMBEU, un champion kanak...

Découvrez le parcours exceptionnel de Christian Karembeu
Champion du monde en 1998, Christian Karembeu est l’un des footballeurs français les plus titrés. Surnommé le « Cheval fou », sa rapidité et son endurance en ont fait un joueur hors normes tandis que son mariage avec le top model, Adriana Sklenarikova, l’a projeté dans l’univers des « people ».
Ce récit biographique vous fera découvrir le champion et l’homme, au sourire lumineux et à la stature de guerrier, dont on sait encore peu de choses.

jeudi 3 février 2011

Lettre ouverte du CNTP aux partis politiques sur le conflit Mac Do

Confédération Nationale des Travailleurs du Pacifique

Nouméa, le 2 février 2011

Aux
Groupes politiques du Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Objet : Lettre ouverte aux groupes politiques du Congrès de Nouvelle-Calédonie relative à la situation sociale des camarades de Mc Donald’s

Messieurs,
Depuis le 16 octobre 2010, la CNTP est en conflit avec Monsieur Patrick Lafleur, directeur des sociétés Mc Donald’s implantées à Nouméa et à Koutio pour des revendications liées aux conditions de travail précaires qui ne permettent pas aux travailleurs d’avoir une vie décente.
Le constat est qu’en dessous de 100 heures, l’emploi est plus que précaire : personne ne peut vivre avec des salaires bien inférieurs au SMIG. La majorité de ces jeunes mamans, dont les contrats sont à durée indéterminée, ont une fourchette de quotas d’heures de 40 à 60 heures et ne peuvent prétendre bénéficier des prestations familiales comme les allocations familiales.
La volonté de la confédération est de relever le niveau de prestations par la mise en place successive de quota d’heures de travail atteignant 100 heures : on ne demande pas 169 heures ce qui pourrait garantir un salaire confortable aux salariés. Nous comprenons que le type de contrat élaboré par la restauration collective est particulier et que, pour l’instant, nous sollicitons que le quota d’heures de travail soit porté à 100 heures.

La direction a opposé une fin de non-recevoir car elle avance la position d’une entreprise qui n’apporte pas de plus-value à l’économie locale.
Le constat est parlant : Monsieur Patrick Lafleur, directeur des 2 McDonalds, perçoit un chiffre d’affaire annuel d’1 milliard 250 millions F CFP pour une charge financière de 300 millions de F CFP. Vous constaterez le profit que fait la société Mc Donald’s. L’incidence financière des revendications des camarades est de 20 millions F CFP. Ceci représente moins de 2% du chiffre d’affaire autant dire rien du tout.
Au sortir de 4 réunions de médiation où la CNTP n’a cessé de faire des compromis pour avancer des solutions satisfaisantes, force est de constater que la direction de Mc Do n’a pas du tout l’intention de sortir du conflit.

Les licenciements des 11 camarades pour des motifs contestables sont une autre preuve de ce type de comportement paternaliste d’un autre temps. Les salariés ne sont pas des enfants qu’on gronde quand ils font des fautes ou qu’on récompense quand il faut faire plaisir. Cette méthode managériale d’un traitement partial des syndicats dans les entreprises engendre aigreur et rancune parmi les salariés. De telles méthodes de gérer une société doivent être condamnées.
Ainsi, nous vous interpellons en tant qu’organisation politique dont l’objectif est d’enrayer l’existence de situations sociales arbitraires dans le cadre d’un pays en devenir afin de porter une oreille attentive à nos doléances et élaborer conjointement une méthode de lutte afin que de pareilles situations ne se reproduisent plus.

Pour cela, nous souhaitons être entendus par votre groupe politique afin de présenter les doléances liées à cette situation et élaborer les bases d’un processus nouveau dont l’objectif final est de combattre toutes injustices sociales où qu’elles soient.

En vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à notre lettre, nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées.

Pour la CNTP,
Daniel WAHMETU
Vice-président

mardi 1 février 2011

Le conflit Mac DO: un combat légitime et noble...

Retranscription "mot à mot" d'une interview réalisée par la radio du peuple, Djiido, le 1 février 2011 dans le cadre du conflit Mas Do; un conflit engagé depuis 4 mois par le syndicat CNTP....

Journaliste : Les grévistes de la CNTP, la Confédération nationale des travailleurs du Pacifique, ont rencontré l'élu FLNKS de la province Sud Sylvain Pabouty, ce matin, sur leur piquet de grève, à Koutio. Une rencontre où les grévistes ont pu lui rendre compte de la situation du conflit qui les oppose à la direction du Mc Donald. Un conflit qui dure depuis presque quatre mois et qui n'avance pas, malgré quatre réunions de négociation. Selon l'élu FLNKS à la province Sud, il faut que les institutions prennent position. Sylvain Pabouty :

Sylvain Pabouty : C'est très, très important de venir les rencontrer, d'avoir des informations directement par les grévistes qui sont sur ce conflit-là, depuis quatre mois. Et malgré les démarches auprès de la direction du travail pour discuter, notamment avec le patronat, et notamment le patron de la société Mc Donald, Patrick Lafleur, rien n'a évolué concrètement pour eux. Et pourtant, quand on regarde bien, quand on connaît un petit peu mieux le dossier, on peut dire que c'est un combat qui est un combat légitime, un combat noble. Ce sont souvent des jeunes et beaucoup des mamans, mais il y a même d'autres qui sont un peu plus âgés mais qui travaillent pour presque rien, qui n'ont pas d'heures suffisantes pour pouvoir bénéficier d'un certain nombre d'avantages, notamment à la Cafat, etc. La revendication, grosso-modo, c'est de dire que dans une société qui fait plus d'un milliard 250 millions par an de chiffre d'affaires, qu'est-ce que c'est une petite revendication d'améliorer le salaire ? Parce qu'ils ne demandent pas grand-chose, ils demandent donc de 50 à 40 heures, de passer à 80-85 et demandent une prime d'intéressement. Ils demandent juste des choses qui sont très légitimes. Dans la société où on vit bien, où on voit des milliards se déverser, on voit des grands projets, on voit des salaires mirobolants, etc., notamment dans la fonction publique, et il y a juste quelques familles qui demandent un peu plus, quoi, qu'on reconnaisse bien dans leur travail. Et c'est très important de venir et puis discuter, se rendre compte sur place des conditions de travail et puis de faire en sorte que les institutions se positionnent par rapport à ce problème-là. Et, pour l'instant, on n'a pas…, donc, le Gouvernement, les provinces, et surtout le Gouvernement n'a pas encore pris de position. Moi, j'aimerais bien que le Gouvernement puisse dire ce qu'il en pense par rapport à ce conflit qui dure depuis plus de quatre mois.

Journaliste : Quant aux grévistes, ils sont satisfaits de la rencontre. Daniel Wametu, vice-président de la CNTP :

Daniel Wametu : Très satisfait parce qu'on disait, depuis le début du conflit, c'est qu'il fallait qu'on ait une interface politique pour relayer le bien-fondé de nos revendications, et ce qu'on a trouvé aujourd'hui, ça répond pleinement à nos attentes. Donc, à partir de là, il y a des choses qu'on leur a demandé de faire pour la CNTP. Ils nous ont répondu affirmativement, et donc, d'ici fin de semaine, on attend à se remettre encore en relation et puis envisager des moyens d'actions.

Journaliste : Donc, vous leur avez demandé quelque chose, vous le disiez à l'instant, comme quoi par exemple ?

Daniel Wametu : Déjà, au niveau des moyens de pression vis-à-vis du Gouvernement, parce qu'on a pas mal de revendications, notamment liées à l'attribution de local syndical ou que le Gouvernement nous reçoive pour expliquer le conflit. Donc, ils vont se faire le relais à ce niveau-là, et pareil, des questions orales au niveau du Gouvernement, ils vont le faire pour ça.

Journaliste : D'autres rencontres sont prévues avec le rapporteur spécial de l'ONU ?

Daniel Wametu : Tout à fait. Alors, il y a une très bonne chose aussi qu'on a pu avoir, au niveau de la CNTP : on s'est intégré, par l'intermédiaire du CNDPA, dans les relations…, dans l'élaboration du programme du rapporteur spécial de l'ONU. On a fait tout un travail avec le sénat coutumier, puisque c'est le sénat coutumier qui est le maître d'œuvre dans la visite de ce rapporteur spécial, et pour ce qui concerne la CNTP, on sera reçus mardi prochain. L'heure n'est pas encore fixée, mais c'est mardi prochain, après 16 h.

"Nous sommes, nous, PTOM, et notamment les PTOM français, des petits bouts d'Europe..."

Selon Gomès P, le président du gouvernement du pays, "nous sommes, nous, PTOM, et notamment les PTOM français, des petits bouts d'Europe...". Ce qui a fait réagir un ami... Réaction...

Bonjour Sylvain,

Le discours de Philippe Gomès est vraiment décevant : nous sommes des petits bouts d’Europe, les valeurs de l’Europe…. Accepter les financements de l’Europe est une chose, en épouser les valeurs en est une autre. Tout ça est quand même un peu loin de la réalité calédonienne et notamment de l’accord de Nouméa qu’il évoque à tout bout de champs. C’est quoi ce qu’il propose : le destin commun européen… ? Je crois que ses propos trahissent sa pensée profonde qui se révèle de plus en plus néo colonialiste.

Amicalement.

B.

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Retranscription "mot à mot" d'une interview de P.Gomès réamisé par RNC le 1e février 2011 sur le PTOM....

Journaliste : Les représentants des pays et territoires d'outre-mer français de l'Europe se retrouvaient, eux, à Paris, pour préparer le document qu'ils vont soumettre aux instances européennes, lors du prochain forum des PTOM à Nouméa, ce sera le 28 février, chez nous donc. C'est la Nouvelle-Calédonie qui assume la présidence tournante de l'association des pays et territoires d'outre-mer, cette année. Et le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Gomès, est plutôt optimiste quant aux résultats de ce forum. Il a expliqué pourquoi :

Philippe Gomès : Nous souhaitons avoir des thématiques qui soient identifiées, où l'Europe nous apporte son expertise et des financements plus importants. C'est notamment tout ce qui relève de l'environnement, de la recherche, de l'innovation, où les PTOM ont une vraie valeur ajoutée, où ils doivent pouvoir continuer à progresser avec le concours de l'Europe. Le deuxième aspect, c'est que nous sommes, nous, PTOM, et notamment les PTOM français, des petits bouts d'Europe. Partout dans le monde, nous véhiculons les valeurs de l'Europe, les convictions de l'Europe, les projets de l'Europe. Nous véhiculons des notions aussi essentielles que celles de bonne gouvernance ou de développement durable. Et à ce titre-là, nous devons bénéficier de la part de l'Europe, parce que nous portons sa voix partout dans le monde, je dirais, de davantage de considération, de prise en compte de nos particularités, de nos spécificités, de nos besoins. C'est ça aussi que veut exprimer la position commune qui aura vocation à être adoptée par les quatre États membres, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Danemark, et des 21 PTOM qui relèvent de ces quatre États membres, lors de la conférence qui se tiendra à Nouméa, le 28 février prochain.