dimanche 12 juin 2011

La petite chronique hebdo de Naku press


Le gouvernement du pays a été élu ce vendredi 10/06/20011. Beaucoup d’encres ont coulé ces derniers jours pour accompagner cette élection. Elle a eu lieu. Il faut, pour le moment, acter la décision du Boulevard Vauban. Gomes et sa bande ont fait des leurs, en multipliant leur petit encadré dans la presse locale, faisant planer la menace d’une nouvelle démission en cas de non suite à leur demande d’avoir des portefeuilles « conséquents » disons à la taille de leur représentativité électorale. Ils l’ont encore rappelé en décortiquant l’appartenance politique des membres des listes concurrentes. Argument fondé, mais, malheureusement, la logique des élections a voulu que Calédonie Ensemble, le parti de Gomès, n’ait obtenu que 3 sièges. La courbe de la communication de la bande de l'ex-président du gouvernement en dit beaucoup sur les véritables intentions. Et, comme dirait l’autre, derrière une préoccupation exprimée, il y a toujours une intentionnalité. Bref.


Côté indépendantiste, l’espoir d’avoir un 4ème siège était présent dans les souhaits de chacun même au-delà des périmètres des groupes politiques composant la liste Entente – FLNKS. Mais comme dirait l’autre, malgré des beaux discours de certains, le naturel revient au galop pour entendre certains exprimer tout haut leur intention de jouer à chaque fois le rapport de force en faveur de la droite locale dans ces hautes instances du pays. Ce sont des situations que le FLNKS et le mouvement nationaliste, d’une manière générale, côtoyent au quotidien. L’essentiel, c’est que les choses doivent avancer. D’ailleurs, même au sein de la mouvance indépendantiste, depuis un moment déjà, l’effet d’entonnoir a commencé à dessiner ses contours, situation classique quand on s’approche de grandes échéances qui viendront interroger nos propres convictions par rapport à des mots d’ordre qui ont toujours guidé le combat nationaliste depuis. L’histoire nous dira qui sont réellement les vrais, ceux qui ont fauté, ou encore ceux qui ont pris l’habitude de pousser la démagogie à ses limites. Nous sommes en politique.


Sur les dossiers à la Une de l’actualité locale : le problème de la vie chère continue à occuper les débats, c’est un sujet qui revêt plusieurs facettes. Une facette politique car on peut se poser la question pourquoi ce sujet revient au devant de la scène à un moment où certains veulent semer l’instabilité politique. Certains médias ont même soupçonné certains leaders syndicalistes de vouloir jouer leur propre carte à des fins politiques… La facette économique du sujet c’est à la fois ces mesures annoncées par le gouvernement qui on l’espère tous verront bientôt le jour – à l’exemple de la modernisation du système fiscal. On sait, par ailleurs, qu’un certain Mr LIEB sera sur le Territoire dans les prochains pour continuer l’étude en cours sur le système fiscal (notons cela comme une avancée !). – la valse du dossier rachat du Groupe Lavoix par Hayot, et l’hypermarché Géant critiqué de fond en comble par les syndicalistes avec l’argument phare de l’absence d’une réglementation économique, et notamment de la loi anti trust. L’autorisation donnée par le président de la Province Sud est interprétée comme un geste favorisant la flambée des prix, une ouverture du robinet calédonien aux capitaux étrangers et vice versa la fuite des capitaux vers l’extérieur – la baisse des prix alimentaires, mais rattrapés sur d’autres produits c’est la critique que font les consommateurs, donc pour dire autrement les choses ce sont des coups d’épée dans l’eau. Bref, un dossier qui fait bien remuer la petite marre calédonienne. D’ailleurs des nouvelles notions ont fait leur apparition dans les propos de certains décideurs : d’un capitalisme familial, on est passé à un capitalisme international avec un fond d’argumentation du genre «avec les usines le produit intérieur brut va passer à 200 milliards...» , et pour contrebalancer ces affirmations, on revient sur la question de la fiscalité.


Le dossier Emploi local avec un réseau réunionais dans lequel sont impliqués, la boîte d'intérim, Manpower, et le conseil régional de La Réunion : beaucoup de réactions se sont faites entendre, mais qui a laissé la brèche ? Ce dossier a fait l’objet d’une loi du pays votée depuis Juillet 2010 et à ce jour le travail technique permettant de fixer les modalités pratiques de mise en application, ne sont toujours pas terminées, qui doit faire avancer les choses ? Le dossier n’est pas ficelé mais déjà on entend dire certains gros industriels dire que ce texte ne doit pas non plus freiner le développement économique.


Le rendez vous électoral qui fait aussi jaser dans les chaumières, ce sont les sénatoriales prévues pour septembre prochain. Beaucoup de subtilités car c’est aussi un espace où on pourra vérifier la continuité de certains discours, ou alors on va encore assister à des valses de politique politicienne – pour un petit rétro sur la question : il y a déjà quelques temps de cela, les médias se sont donnés à cœur joie à affirmer des conclusions possibles du genre Frogier va donner le deuxième poste à Pidjot, ou encore on va tendre cette carotte à Gomes pour qu’il arrête de parlementer… et beaucoup d’autres propos, le Palika lui arrive dans la discussion pour dire qu’il est dans les institutions donc il ne restera pas à l’écart, mais il ne dis pas comment… Et au fil du temps, comme le positionnement de certains au moment du vote du gouvernement: on voit la droite locale se re serrer les coudes. Gomes qui réclame cette deuxième place en arguant le fait que, ce niveau de décision doit rester aux mains de la droite pour être conforme à son poids électoral a niveau local : 60% de l’électorat local contre 40% aux indépendantistes, - Frogier lui semble réfléchir sur la question par rapport au résultat des élections présidentielles, disant que si la gauche devait arriver au pouvoir, le sénat doit fondamentalement rester à droite, mais en fait qu’elle est sa position ? on le saura dans les prochains jours.


Naku press terminera cette chronique par ce thème qui a bousculé l’actualité , du moins la presse écrite : la franc maçonnerie . Un certain Pierre MARIDANO qui a osé lever une partie du voile sur l’histoire de la franc maçonnerie en Nouvelle-calédonie depuis les premiers colons, le Bagne, la Commune, les deux guerres mondiales, jusqu’aux évènements et aux Accords de Matignon et de Nouméa. Le contexte s’y prête à ce genre d’actu, d’ailleurs même un certain Armand dans les colonnes des Nouvelles Calédoniennes affirment qu’une des loges présentes sur le Territoire travaille actuellement sur le rôle de la maçonnerie dans la décolonisation.


L’élection du gouvernement pour diriger Kanaky, l’économie qui fait l’essence même de la vie dans le pays, les sénatoriales pour parler de la relation encore présente avec «la mère patrie», et enfin la franc maçonnerie pour la réactualisation de certains courants de pensée qui ont toujours été à l’heure pour façonner les esprits soit disant au titre des valeurs de l’humanité : Naku press dédie cette petite conclusion de sa chronique à la réflexion critique de ceux qui aspirent à ce que Kanaky puisse un jour siéger au sein du concert des nations.


Mise en ligne par Naku press le 12/06/2011 à 13h00