mardi 27 décembre 2011

UN VICE RECTEUR NOMME PAR LA FRANCE POUR LA KANAKY !!

Naku press publie ici un communiqué de l'UGPE (Union des Groupements des Parents d'Elèves) qui réagit à la nomination du nouveau vice recteur. Une décision prise à 22 000 avec certainement l'avis d'un cercle bien restreint ici au niveau local. Bonjour l'esprit de collégialité !!! La veille ou la vigilance suffiront-ils pour parer à cet élan dans lequel semble se lancer certaines personnalités politiques locales !! A voir comment le dossier enseignement est traité, on se peut se poser réellement des questions. Naku press vous laisse lire ce communiqué de presse , qui en dit long sur le chapitre...

COMMUNIQUE DE PRESSE de l’UGPE

« L’UGPE désapprouve la nomination d’un nouveau Vice Recteur expatrié »

Suite à l’annonce dans les médias de la nomination d’un nouveau Vice Recteur à la tête des services de l’enseignement de la Nouvelle Calédonie, en la personne de M. DION Patrick, l’UGPE, l’Union des Groupements de Parents d’Elèves tient, en sa qualité de fédération des groupements et Associations de Parents d’Elèves des trois provinces à exprimer sa profonde réprobation de ce qu’elle considère comme un véritable pied de nez au processus de décolonisation engagé par l’Accord de Nouméa.

En effet, à l’heure du pseudo transfert de compétences de l’enseignement du second degré public et du transfert de l’enseignement privé, nous constatons toutes et tous que l’Etat français garde la main sur le système d’enseignement du pays en plaçant à des postes clés des fonctionnaires d’Etat, théoriquement hyper consciencieux et compétents mais qui malheureusement ne connaissent rien aux réalités de la Nouvelle Calédonie.

Déjà, l’Année dernière nous avions dénoncé ce transfert de compétences en trompe l’œil, puisque l’Etat garde toute latitude en ce qui concerne les programmes, la collation des diplômes, la formation et l’agrément des personnels enseignants. Nous avions espéré que malgré ces énormes concessions faites par nos politiques, nous pourrions compter sur l’installation de cadres du pays : Kanak et calédoniens pour diriger les services du Vice Rectorat. Nous voici devant le fait accompli, l’Etat français, avec la complicité du Président du Gouvernement et de la Ministre en charge du dossier de l’enseignement nous ont réservé un bien triste cadeau de Noël : Un vice Recteur parachuté du Centre National de la Documentation Pédagogique à la Nouvelle Calédonie dont il ne connaît quasiment rien ! L’UGPE demande que l’Etat fasse le bilan du passage de tous ces vice-recteurs expatriés qui n’ont même pas réussi à concrétiser la construction des deux lycées promis par les Accords de Nouméa : le lycée de Pouembout et celui du Mont Dore.

De qui se moque-t-on avec cette nomination ? Des enfants du pays d’abord ! Puisque plusieurs candidats calédoniens avaient postulé pour cette fonction et malgré leur compétence et leur connaissance du dossier n’ont pas été retenus. Des enfants et des parents ensuite, puisque, rappelons-le l’école de Nouvelle Calédonie est composée à 65 % d’enfants kanak et océaniens ! Enfin, cette nomination est une véritable provocation pour tous ceux qui ont cru et espéré en ce transfert : nous constatons amèrement que de jours en jours l’Etat français se dévoile et reprend d’une main ce qu’il fait semblant de lâcher de l’autre. En d’autres termes nous sommes entrés en plein dans l’ère du néo-colonialisme.

Pour conclure, l’UGPE demande à tous les politiques épris de justice et imprégnés de fierté pour le pays d’user de tout leur poids pour que l’Etat revienne sur sa décision et nomme enfin un vice recteur originaire du pays. A l’heure de l’emploi local et alors que nous disposons sur place de la ressource suffisante, il serait temps que l’Etat montre l’exemple et ne se contente pas de belles paroles trop souvent creuses. L’UGPE demande à tous les parents d’élèves de rester vigilants et à l’écoute, car si cette nomination était confirmée nous ne pourrions rester inactifs car les dossiers s’accumulent : manque de places en lycée pro, manque de places en BTS, négation de la place centrale des langues et de la culture kanak au sein des nouveaux textes qui régiront l’enseignement en Nouvelle-Calédonie.

Le bureau de l’UGPE.