lundi 20 février 2012

La DUS... Du soutien aux aides cantinières grévistes de Nouméa

Communiqué de presse

Cela fait plus de trois mois que les aides cantinières, des mères de familles pour la plupart, sont mobilisées quotidiennement devant la mairie de Nouméa pour réclamer le respect des droits élémentaires et légitimes pour le moins bafoués par leur employeur : la Ville de Nouméa.

En effet, Pendant des années, la mairie de Nouméa s’est contentée de maintenir les aides cantinières dans une situation de précarité en les indemnisant à 30 000 F CFP par mois, et bien sûr sans aucun droit aux congés payés. Le prétexte d’un quota d’heures réduit ne permettant pas d’améliorer un salaire est inadmissible, irrecevable et irresponsable au regard du coût de la vie qui ne cesse d’augmenter d’une manière chronique d’autant plus que le coût total annuel est estimé à moins 200 millions de F CFP pour un budget de plus de 20 milliards de F CFP.

Responsables, les aides cantinières, soutenues par le syndicat SLUA, rejoint par la CNTP, proposent une réorganisation des services allant dans le sens d’une plus grande efficacité et d’une amélioration de leur situation salariale. Mais, la mairie de Nouméa, qui se targue de gérer la cité de façon citoyenne, persiste dans un mépris en ne prenant pas en compte ces propositions. Pire, aujourd’hui, la mairie de Nouméa préfère communiquer sur le mensonge et le dénigrement sur des mères de familles qui ont toujours su accepté de travailler dans des conditions difficiles sans jamais rien réclamer jusqu’à présent…

Pour la Dynamik Unitaire Sud, la mairie de Nouméa veut une externalisation des services de la cantine afin de procéder à des, prétendues économies budgétaires sur le dos des aides cantinières qui constituent, manifestement, (la classe à abattre ?)un des maillons faibles de l’ensemble des personnels de la collectivité.

Pour la Dynamik Unitaire Sud, cette externalisation s’inscrit bien dans la politique de démantèlement des services publics pratiquée par la mairie de Nouméa depuis des années afin de procéder à des soit disant économies pour, théoriquement, mieux investir, dans d’autres secteurs. Nul n’est dupe de cette tromperie libérale car bon nombre de prestataires privés bénéficiaires, une fois en position de force, exigeront des coûts de prestations toujours plus élevés que, tôt ou tard, les citoyens de Nouméa, notamment les plus faibles, devront supporter.

Pour la Dynamik Unitaire Sud, le conflit entre la mairie de Nouméa et les aides cantinières grévistes n’est pas seulement un conflit social ; il est également un conflit politique, notamment de choix de société entre celle qui méprise les plus faibles et celle qui met l’individu au centre des intérêts de nos collectivités et institutions.

La mairie de Nouméa se trompe lourdement si elle mise sur un enlisement du conflit pour venir à bout des aides cantinières grévistes. Le remplacement des aides cantinières par des agents communaux n’est pas une solution durable. Les aides cantinières sont déterminées.

La Dynamik Unitaire Sud considère que la mairie de Nouméa doit reprendre les négociations sans tarder et en abandonnant le mépris, dont la classe bourgeoise nouméenne sait si bien faire usage lorsqu’elle discute avec les gens de terrain. Elle doit privilégier une véritable approche humaine et non pas seulement comptable dans ces négociations.

Dans ce contexte, la Dynamik Unitaire Sud souhaite, au lieu d’une externalisation des taches des aides cantinières qui nuirait fortement à l’image de la ville de Nouméa, la définition d’un véritable statut et l’ouverture de discussions sur la possibilité « d’utiliser » potentiellement ce personnel pour obtenir un contrat de 35h par semaine.

La manière dont la toute puissante ville de Nouméa gérera ce conflit, en dira long sur sa capacité à dialoguer et à résoudre ce conflit, avec les populations les plus vulnérables.


Pour La Dynamik Unitaire Sud
Sylvain Boiguivie
(Photo SLUA)