samedi 18 février 2012

SAHARA OCCIDENTAL.......

LE RELAIS D’UN ECHO EST UNE FORME DE SOUTIEN

Naku press publie ici un extrait du Monde Diplomatique (Février 2012), un article de OLIVIER QUARANTE : «Résistance Obstinée des Saharaouis». Depuis la signature d’un cessez le feu entre le Front Polisario et le gouvernement marocain, toutes les tentatives de solution diplomatique au Sahara occidental ont échoué. Sur le terrain, la situation dégénère.

Un rappel historique 

«Colonie espagnole depuis 1884, le Sahara Occidental est évacué en 1975 et son territoire, partagé entre le Maroc et la Mauritanie, laquelle va renoncer à ses acquisitions en 1979. Crée en 1973, le Front Polisario proclame l’indépendance du territoire en 1976 et crée la République arabe sarahouie démocratique (RASD), reconnue par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). La guerre éclate aussitôt entre Rabat et le Front Polisario. Des dizaines de milliers de saharaouis fuient les bombardements et trouvent refuge en Algérie qui, par ailleurs, soutient le Polisario, dans des campements de la région de Tindouf. Un cessez le feu est signé en 1991. Il doit ouvrir la voie à un référendum d’autodétermination.

Malgré l’envoi d’une mission de l’Organisation des Nations unies (ONU), toujours sur place, le référendum n’a jamais eu lieu(1). Pourtant, le Conseil de sécurité, dans sa résolution 1783 adoptée le 31/10 2007, réaffirme sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique, juste durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le Front Polisario considère qu’un référendum à plusieurs options, y compris l’indépendance doit être organisé, tandis que le Maroc plaide en faveur d’une régime d’autonomie négociée et pour une référendum de confirmation à option unique. A ce jour, le Sahara occidental est considéré par l’ONU comme le dernier territoire non autonome d’Afrique, dont la décolonisation n’est toujours pas  achevée

Un focus sur Wakalal, un des quartiers de Dakla, une ville située à l’extrême sud du Sahara occidental, donne l’image d’une vie quotidienne sous tension. Des déplacements placés sous haute surveillance, un climat de tension bien entretenu : soit un traitement inégal entre les saharaouis et les marocains dans le domaine de l’emplois – bref un contexte qui fait que le sentiment de révolte est à fleur de peau. A l’exemple d’une altercation à la fin d’un match de football, qui s’est terminé par des coups de sabres et des 4*4 fonçant sur des foules.
Outre ces violences physiques  opposant les deux communautés, le rachat des consciences est aussi une pratique courante. Distribution d’argent dans les bidonvilles, les campements contrôlés par le Front Polisario, pour faire revenir les gens vers la mère patrie, - ou encore une carte de promotion nationale en échange de travaux d’intérêt général, proposée à de nombreux saharaouis.

Sur un plan national : organisation d’une spéculation sur les ressources naturelles, et notamment les richesses marines avec l’ouverture des zones de pêches à des navires européens et russes, une activité qui échappent à l’industrie locale.  Le peuplement  un autre levier pour creuser les inégalités avec la priorité aux marocains du Nord sur de nombreux secteurs d’activité économique.

Naku press propose cette lecture tout en regardant aussi ce qui se passe dans le pays, mais d’une manière très subtile. Coiffé par de belles paroles, parfois on renonce à l’esprit critique, mais c’est tout simplement parce que l’on veut et on a intérêt à occulter les vrais problèmes ou encore les vrais objectifs des politiques défendus par certains.  A l’heure où les curseurs se mettent sur la problématique de l’avenir institutionnel du pays, le peuple continue lui à vivre une réalité où ces belles pratiques vieilles comme le temps, continuent à sévir. 

Pari de l’intelligence, rééquilibrage, une croissance économique qui fait de Kanaky la boule de cristal de cette partie du Pacifique, mais nous n’oublions pas que la croissance est aussi un vecteur d’inégalités sociales marquantes expliquant parfois certains dysfonctionnements de la société.

Naku press termine ce petit détour par une petite pensée de solidarité aux camarades du Front Polisario.

Mise en ligne le 18/02/2012 . Naku press.