vendredi 9 août 2013

Rock WAMYTAN élu à 23 voix à la présidence du congrès du pays.



UN INDEPENDANTISTE AU PERCHOIR  de nouveau !!! une situation de bonne augure à la veille de 2014 …

Il y a un mois de cela , tout le monde politique s’est félicité des 25 ans des Accords de Matignon – Oudinot : accord de paix, la capacité de deux hommes à s’entendre, et de faire fi du passé pour construire ensemble l’avenir du pays. Les indépendantistes se sont très peu exprimés, sur la question , un communiqué du Bureau Politique du FLNKS pour rappeler Nainville les Roches . S’agissant des accords de Matignon – Oudinot, oui ils ont été la genèse de toute cette architecture politique qu’est l’accord de Nouméa – mais comme dirait un des leaders kanak : « notre identité est devant nous ». Qu’on le veuille ou non l’accord de Nouméa nous amène aux portes de l’indépendance.

Le passage du Premier ministre français , vient confirmer le processus politique engagé par l’Accord de Nouméa, en disant encore une fois que l ‘avenir du pays , c’est d’abord l’affaire des calédoniens. Il a prononcé des discours qui dessinent bien la position de l’Etat français par rapport au processus de décolonisation, mais aussi  à un positionnement stratégique dans cette région du pacifique sud. Les ténors locaux eux ont chanté : référendum éclairé , lui a simplement rappelé ce qui est prévu dans l’accord de Nouméa et il a même proposé à ce que le transfert des compétences régaliennes fassent l’objet de large concertation, évoquant même le concept d’une démarche participative. Effectivement il s’agit bien là de l’avenir d’un pays et non des seules institutions politiques. Une solution consensuelle est possible , selon ses termes, mais cela suppose d’abord une entente entre les deux légitimités politiques du pays, et une modification du droit constitutionnel du fait que cela viendrait modifier les propos de l’Accord de Nouméa. 

De suite après , les médias se font le relais des avant  propos de Poadja qui , calendrier oblige doit remettre au vote , son mandat de président du congrès. Comme d’habitude, un bilan positif en énumérant le nombre de textes qu’il a fait passer au vote du congrès. Cacophonie de la part des autres compères de la même tendance politique qui eux estiment que beaucoup de textes ont été bloqués. Bref le ton est donné dans le camp loyaliste. Côté indépendantiste, vaguement le nom de Rock WAMYTAN fait écho dans le réseau, mais les choses se sont faites dans les règles de l’art. Certes qu’il y a peut être des « deal » mais cela on le saura dans les jours à venir , ou aux prochaines échéances , mais le camp indépendantiste affiche l’unité. Résultat des courses, 3 candidats ( 2 de droite et un indépendantiste). A quelques jours du vote, le quotidien local annonce la couleur : Wamytan , favori pour la présidence du congrès. Bien renseigné , le quotidien avait bien vu , alors que certains disaient encore à 24h avant le vote, il y aura certainement un ralliement de dernière minute, si on veut bien croire que ce qui lie tous les partis de droite, c’est l’attachement de ce pays à la France.
Mais la réalité qui a fait l’actualité de la journée de ce 08 Août c’est une droite qui affiche une divergence , jusqu’à même laisser passer un indépendantiste. Bizarre comme situation , mais on connaît aussi de part l’histoire , l’émergence d’une tendance « jusqu’au boutiste » qui s’installe de fait , à la veille de grands changements. Mais où est passé la force , la profondeur de cette poignée de mains qui voulait dire, que l’avenir de ce pays doit se construire dans le respect de l’autre. Mettre un indépendantiste au perchoir avec finalement une majorité qui va s’amuser à bloquer les choses pour d’abord servir leurs contradictions internes mais réellement à la périphérie des sièges du Boulevard Vauban et de leurs privilèges , c’est un peu sombrer dans une espèce de médiocrité …

Alors bien évidemment : on s’accuse mutuellement pour dire que l’autre est un traite ( de Calédonie Ensemble au RUMP ) et que eux veulent notre mort ( du Rump à Calédonie Ensemble). Ramenés ces propos dans une cour de récréation, c’est une partie de billes … Mais la politique politicienne , quand elle veut frôler le trottoir elle peut s’exprimer ainsi , et malheureusement c’est parfois elle qui guide la gestion politique d’un pays. Nous y sommes. La politique c’est un fond de commerce , version moderne de cette science jadis noble et digne. – comme on peut dire aussi que la finance a bien pris le dessus, c’est elle qui alimente la politique politicienne , en plus des questions d’égo.

Dans le lot , les indépendantistes continuent à avancer, eux ont un objectif à défendre, ou quoi que l’on dise, c’est cet objectif , qui rappelle assez souvent aux uns et aux autres : la fin de la colonisation , la dignité retrouvée, la souveraineté d’un pays , c’est cela l’essentiel , qui a toujours guidé les pas depuis la nuit des temps. L’unité devant une situation d’urgence , les indépendantistes savent le faire, et c’est de la spontanéité dont la source est puisée dans les fondamentaux mêmes de la culture kanak. Oui certains adeptes de l’esprit cartésien, ne comprendront pas grands choses : hier les indépendantistes ont passé leur temps à s’envoyer des mots pas doux , à comprendre que l’unité n’est même pas envisageable. Mais voilà , face à l’ennemi on sera uni !!! On ne le dira jamais assez, le combat pour une dignité, saura contourner les embûches sur le chemin , car il est question d’une survie. L’exemple de beaucoup de peuples dans le monde sont là pour le témoigner.  Aujourd’hui c’est la journée des peuples autochtones , le peuple kanak l’a célébré à sa façon et a même envoyé un message de soutien au peuple frère de West Papua, hier était une étape, aujourd’hui nous continuons le chemin …. Un mouvement qui traduit bien cette belle phrase de l’Accord de Nouméa : « Le passé a été le temps de la colonisation. Le présent est le temps du partage, par le rééquilibrage. L'avenir doit être le temps de l'identité, dans un destin commun »

Naku press salue bien le courage des leaders indépendantistes souvent décriés par le peuple , pour être trop éloignés du terrain, mais les contraintes du terrain institutionnel sont celles d’abord dictées par le système en place, et pour le combattre il faut l’intégrer pour mieux maîtriser ses rouages,  c’est ainsi que l’on pourra formuler des alternatives. Lucidité , sang froid, persévérance, confiance, respect et courage,  des mots que Naku press continuera à défendre au travers de ses éditions. Faisons de 2014 une grande étape vers une décolonisation réussie pour un exemple aux yeux du monde !!!

Naku press : Mise en ligne le 09 Août 2013