vendredi 6 septembre 2013

44 è Forum des Iles du Pacifque s’est achevé à Majuro , la capitale des Iles Marshall.



Naku press vous livre les grandes orientations de la déclarations finales de ce 44ème forum, bien marqué par la grande préoccupation du réchauffement climatique . De la politique aussi à l’ordre du jour , avec la situation de la démocratie aux Fidji et le dossier calédonien avec l’évolution vers la fin du calendrier de l’Accord de Nouméa. 

Les dirigeants des États membres du Forum des Îles du Pacifique (FIP) ont achevé jeudi leur 44ème sommet annuel sur un communiqué final mettant l’accent sur une « déclaration de Majuro » relative aux menaces posées par le changement climatique, mais ont aussi abordé la question de l’éventuelle réintégration de Fidji, six ans et demi après le coup d’État dans cet archipel.


                                              De la situation de Fidji


Concernant Fidji, la décision des dirigeants des 16 États membres du FIP a été, une nouvelle fois, de ne pas se prononcer pour un retour immédiat de l’archipel (suspendu de son statut de membre plein en mai 2009, pour cause de non-retour rapide à la démocratie).
Au lieu de cela, le communiqué final salue en substance les évolution positives en matière de préparation d’élections, ainsi que, spécifiquement, l’entrée en vigueur, en cette fin de semaine, d’une nouvelle Constitution, concoctée par le pouvoir en place et présentée comme étant plus égalitaire que les précédentes versions pratiquées depuis l’indépendance de Fidji, en 1970.
 Ces récentes évolutions, qualifiées d’ « étapes importantes en vue de la tenue d’élections libres et justes », sont notamment la mise en place de la nouvelle Constitution, ou encore le processus d’enregistrement des citoyens sur les listes électorales.
La position des dirigeants océaniens, dans ce contexte, est d’attendre pour voir la tenue de ce scrutin, annoncé pour au plus tard septembre 2014, avant de se prononcer sur le retour de Fidji dans le giron de cette organisation régionale, dont le siège se trouve aussi à Suva.
Étant donné que le prochain sommet du Forum devrait se tenir avant la tenue des élections législatives fidjiennes, une invitation émanant d’un sommet du FIP pourrait encore attendre deux ans.
Une visite d’un « groupe ministériel de contact » du FIP à Fidji avait été annoncée pour août 2013, mais les autorités locales avaient alors rappelé au Forum qu’elles n’avaient pas donné leur accord et que le principe de ce genre de visite ne pouvait être considéré comme acquis.
Le pouvoir fidjien a par ailleurs indiqué à plusieurs reprises que même s’il était invité à rejoindre le FIP, l ne le ferait pas forcément, considérant toujours que deux de ses deux membres, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, exerçaient actuellement, du point de vue de Suva, une influence exagérée sur le FIP.



Des essais nucléaires US des années 1950 : Compensation financière
 

 Toujours dans le communiqué émanant de Majuro, capitale des îles Marshall, le FIP abord aussi des sujets comme la revendication des îles Marshall en matière de compensation qu’elles estiment être en droit de recevoir des États-Unis, qui y ont effectué des essais nucléaires au cours des années 1950.
Un fonds de dédommagement, créé après l’arrêt de ces essais, a déboursé environ six cent millions de dollars US, y compris aux personnes ayant souffert physiquement de ces essais, ou en étant décédées.
Mais le gouvernement des îles Marshall juge ces compensations insuffisantes, principalement au regard d’une nécessaire évaluation de l’impact de ces essais.



                                                       Cuba
un acteur discret mais reconnu dans la coopération bilatérale dans les Etats du Pacifique
Au plan des nouveaux entrants dans le club des pays et organisation « partenaires du dialogue post-Forum » (qui a eu lieu vendredi 6 septembre 2013), les dirigeants océaniens ont aussi accepté l’arrivée d’un acteur discret, mais de plus en plus reconnu auprès des États du Pacifique : Cuba, pays qui a multiplié, ces dernières années, des actions de coopération bilatérale, surtout dans les domaines de la santé (envoi de médecins cubains et formation à Cuba d’étudiant en médecine océaniens) ou de l’éducation.



                                        Sur le changement climatique
 

Quant à la « déclaration de Majuro », elle réitère une posture commune de la part de l’Océanie, sous forme de témoignage, vécu dans cette région, que le changement climatique « a bien commencé » et que, dans ces conditions, les États du Pacifique demandent aux grands pays industrialisés émetteurs de gaz à effet de serre de passer aux actes après des années de promesses, dans le meilleur des cas.
Pour leur part, les États océaniens membres du Forum ont rappelé qu’ils avaient déjà réalisés d’importants progrès en matière de transition énergétiques, soit en s’appuyant sur des énergies renouvelables, soit en réduisant de manière significative leur consommation d’énergies fossiles.
Une nouvelle fois, le paradoxe a été relevé : ce sont les pays parmi les plus faibles émetteurs au monde de gaz à effet de serre qui sont touchés les premiers, et le plus directement.

 
                               Les prestations des collectivités françaises
 

Concernant un processus de réformes au sein même du FIP, et de son « Plan Pacifique » adopté en 2005 et depuis contesté au plan de la faisabilité de sa mise en œuvre, un comité spécial devrait se réunir une nouvelle fois d’ici à six mois pour passer en revue les recommandations d’un panel de « personnes éminentes » présidé par l’ancien Premier ministre papou Sir Mekere Morauta.


                               La Nouvelle Calédonie un dossier d’actualité
Concernant la Nouvelle-Calédonie et ses demandes répétées de passer de son statut actuel de « membre associé » (octroyé par le Forum en 2005) à celui de membre plein, le communiqué final des dirigeants renvoie aux recommandations issues de la dernière visite en date d’un « comité ministériel » du FIP, mi-juillet 2013.
Ces recommandations, émanant du Président du FIP alors en exercice, le Premier ministre des îles Cook Henry Puna, ont été adoptées.
M. Puna avait, à l’issue de cette visite en Nouvelle-Calédonie, indiqué son intention d’informer les dirigeants du FIP, lors de leur sommet, que « l’esprit et la lettre de l’Accord de Nouméa ont été respectés et actés en Nouvelle-Calédonie et que le processus irréversible en vue de l’auto gouvernance, dans le cadre de l’Accord de Nouméa, progresse bien, avec l’engagement de toutes les parties en présence pour un avenir paisible et prospère pour tous les Néo-calédoniens ».
http://www.forumsec.org/pages.cfm/newsroom/press-statements/2013/visit-of-pacific-islands-forum-ministerial-committee-to-new-caledonia.html

M. Puna avait alors conclu en réaffirmant que « le Forum est engagé pour soutenir la Nouvelle-Calédonie dans son chemin vers l’autodétermination » et en « reconnaissant que la Nouvelle-Calédonie est un membre de la famille du Pacifique et devrait donc prendre sa juste place au sein de la communauté du Pacifique ».
L’Accord de Nouméa, signé en 1998 entre partis indépendantistes et ceux favorables au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français, prévoyait notamment un transfert progressif des compétences de l’État français aux autorités locales, ainsi qu’un référendum d’autodétermination entre 2014 et 2018.
En réaction au contenu du communiqué final de jeudi, Harold Martin, Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui conduisait la délégation de cette collectivité au sommet du FIP de cette semaine, a estimé que « pour la Nouvelle-Calédonie, ce sommet est un succès total. Au-delà d'avoir constitué une occasion unique de prendre part aux discussions qui constitueront la feuille de route régionale des États et territoires du Pacifique pour l'année à venir, la Nouvelle-Calédonie a obtenu très officiellement le soutien du Forum dans sa démarche d'accession au statut de membre a part entière du FIP. Pour la première fois depuis 2007, année de la déclaration de cette candidature de la Nouvelle-Calédonie par Harold Martin, les États membres du Forum se sont prononcés en faveur de l'ouverture d'un processus formel d'accession de la Nouvelle-Calédonie au statut de membre à part entière ».

M. Martin était accompagné de Roch Wamytan, Président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, d’Anthony Lecren et de Georges Mandaoué, membres du gouvernement respectivement en charge de l’Économie, du Commerce Extérieur, du Logement, du Développement Durable et des Affaires Coutumières, du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle.

« Cette décision constitue une avancée sans précédent pour la démarche de la Nouvelle-Calédonie. Les conclusions du rapport sont très ambitieuses, elles engagent sans réserve le secrétariat du FIP et la Nouvelle-Calédonie dans un processus collaboratif devant permettre de déterminer précisément les conditions institutionnelles et juridiques de cette évolution statutaire alors que nombre des secteurs d'intervention du Forum relèvent aujourd'hui de la compétence de l'État qui prendra lui-même toute sa part dans ce processus », a poursuivi le chef de l’exécutif de Nouvelle-Calédonie.



                                          De la Polynésie française
 
Du côté de la Polynésie française (également « membre associé » du FIP depuis 2005, mais qui ne demande pas d’augmentation de ce statut), la délégation était conduite par son Président, le Sénateur Gaston Flosse.
L’accent a été mis, cette semaine, sur une opposition au processus lancé en mai 2013 par le vote aux Nations-Unies de la réinscription de cette collectivité française sur la liste des territoires à décoloniser.
La délégation polynésienne a aussi, en fin de semaine, multiplié les échanges en mode bilatéral, notamment avec la délégation de la Nouvelle-Calédonie.
D’autres rencontres ont eu lieu avec le gouvernement chinois « dans la perspective de la prochaine invitation de Gaston Flosse au sommet Chine-Océanie », précise un communiqué de la Présidence de Polynésie française.
M. Flosse a aussi tenu des entretiens avec « la délégation des Émirats Arabes Unis, pour évoquer les possibilités d’investissement de ce riche pays en Polynésie », notamment dans le secteur touristique, selon les mêmes sources.
« Cette réunion était suivie par la rencontre avec le ministre néo-zélandais des affaires étrangères, avec lequel Gaston Flosse a discuté du rééquilibrage de la balance commerciale, la Nouvelle Zélande étant un grand exportateur vers la Polynésie », poursuit le communiqué.



Sources : Flash d’Océanie  ( Edition du 06 Septembre 2013)

Naku press : Mise en ligne le 06 septembre 2013