mardi 7 octobre 2014

FIDJI : Jiko LUVENI première femme nommée à la présidence du Parlement fidjien




Pour la première fois de son histoire parlementaire, l’archipel des îles Fidji a élu lundi, lors de la session inaugurale du Parlement issu des élections du 17 septembre 2014, une femme au poste de Président de cette assemblée de cinquante députés.
 
Au cours de cette séance hautement symbolique marquant officiellement le retour de Fidji à la démocratie, huit ans après le coup d’État de décembre 2006, Mme Jiko Luveni, ancienne ministre de la condition féminine au sein du gouvernement post-putsch, et fraîchement élue députée par le scrutin populaire, a été désignée pour présider aux séances de l’assemblée.
 
Dans son discours inaugural, elle a souligné l’honneur que représentait cette tâche, mais aussi le caractère historique de son accession au perchoir, en tant que femme, dans un paysage politique jusqu’ici marqué par une écrasante domination masculine.
« J’espère que cela fournira une source d’inspiration à toutes nos jeunes femmes, pour qu’elles puissent ainsi réaliser pleinement leur potentiel, y compris en politique », a-t-elle déclaré.

Autre avancée dans la parité en politique : lundi, au cours de cette même session inaugurale, Ro Temumu Kepa, chef de file du principal parti d’opposition, le SODELPA, a elle aussi accédé pour la première fois au titre officiel de dirigeante de l’opposition.

Cette séance inaugurale a aussi été marquée, lundi, par la prestation officielle de serment de tous les nouveaux députés, parmi lesquels l’ancien homme fort de Suva et ancien commandant en chef des forces armées, Franck Bainimarama.

Au sein de cet hémicycle, le parti Fiji First de M. Bainimarama, proportionnellement à sa large victoire aux législatives, est représenté à hauteur de 32 sièges.
L’opposition est essentiellement représentée par le SODELPA de Mme Kepa et quelques partis minoritaires.
Un parlement « hi-tech »

Au cours des récentes semaines, la salle de l’Assemblée a fait l’objet d’importantes rénovations.
Ces locaux, situés en plein centre de la capitale Suva, à deux pas des bâtiments du gouvernement, avaient été le théâtre du premier coup d’État survenu à Fidji, le 14 mai 1987, sous les ordres de Sitiveni Rabuka, alors colonel de l’armée de l’archipel.
 
Depuis, cette salle avait été désaffectée et un nouveau complexe avait été érigé, non loin de là.
« 27 ans plus tard, nous nous réunissons sur le site de ce premier coup d’État pour mettre en place une véritable démocratie (…) La portée symbolique de ce retour à cet endroit est très forte. Aujourd’hui, l’histoire a bouclé la boucle », a commenté le Président fidjien Ratu Epeli Nailatikau dans son discours devant les députés.
 
Pour la reprise du processus démocratique, cette salle a notamment été équipée de nouveaux systèmes de communication et de connexions Internet à haut débit.
Chaque député, en fin de semaine dernière, a aussi reçu une tablette numérique des mains du représentant régional du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).
Enfin, les débats du Parlement sont désormais diffusés en direct via Internet sur le site suivant :
http://www.parliamentlive.gov.fj/

De son côté le PNUD a organisé, il y a quelques jours, des séances de formation et de sensibilisation, sorte de « manuel du démocrate », à destination des nouveaux députés.

Sources : Flash d'Océanie Edition du 07 octobre 2014
Naku press : Mise en ligne le 08 octobre 2014