jeudi 18 juin 2015

FLASH INFO : Une Europe forte en Océanie

 L'Union Européenne a, ces derniers jours, multiplié les accords bilatéraux et multilatéraux en vue de réaffirmer sa présence en Océanie en tant que partenaire incontournable de développement.
 

À l'occasion de la 29e session à Suva (Fidji) de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, qui réunit eurodéputés et pays membres de ce groupement Afrique, Caraïbe, Pacifique, le Commissaire européen pour la coopération internationale et le développement, Neven Mimica, a notamment réengagé un contact politique plein avec Fidji, en signe de réchauffement et d'approbation après la tenue d'élections le 17 septembre 2014 et la mise en place d'un gouvernement démocratiquement élu et dirigé par l'ancien putschiste Franck Bainimarama.
 

Avant cela et depuis le coup d'État, en décembre 2006, l'UE avait gelé ses fonds d'aide au développement pour Fidji, à l'exception de ceux strictement liés à l'humanitaire.
Mardi, lors d'entretiens de haut niveau avec M. Bainimarama, les deux parties ont signé un accord scellant la reprise de l'aide européenne, pour un montant annoncé de quelque 28 million d'euros, au titre du onzième FED (Fonds Européen de Développement), qui couvre la période des cinq années à venir.
Neven Mimica a qualifié cette reprise de « nouvelle ère » dans les relations de coopération entre Fidji et l'UE.
Les principaux secteurs couverts par cette enveloppe de programmes sont l'agriculture (et en particulier le secteur du sucre, frappé de plein fouet par la disparition progressive des anciens achats subventionnés par Bruxelles), la démocratie ou encore la justice.
 

À Fidji, également, la Commissaire européen a profité de sa visite pour inaugurer les nouveaux locaux de la délégation régionale européenne pour le Pacifique, qui couvre les pays et territoires de la zone.
Les quinze pays concernés sont les îles Cook, le Timor oriental, Fidji, Kiribati, les États Fédérés de Micronésie, Nauru, Niue, Palau, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Marshall, Samoa, les îles Salomon, Tonga, Tuvalu et Vanuatu.
« Le Pacifique est important pour l'Union Européenne et l'UE est importante pour le Pacifique », a estimé M. Mimica à cette occasion en faisant notamment référence à des dossiers tels que les changements climatiques.
Ces sujets ont aussi été débattus entre pays ACP et UE, avec un accent fort sur les liens entre changement climatique et développement, biodiversité, énergie renouvelable, pêche, sécurité alimentaire, exploitation pétrolière et minerais des fonds marins.

Au plan multilatéral, l'enveloppe européenne dédiée à l'Océanie ACP totalise pour sa part quelque 166 millions d'euros, sous le onzième FED.
Un accord en ce sens (appelé « programme régional indicatif », selon la terminologie européenne) a été signé mardi avec le Forum des Îles du Pacifique, qui centralise une large partie des fonds européens destinés à la région.
 

Les grands axes de cette coopération sont l'intégration économique régionale, la gestion durable des ressources naturelles et des déchets, ainsi que la bonne gouvernance et le respect des droits fondamentaux.

Autre point focal multilatéral pour l'Océanie : le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), dont le Directeur Général, basé à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Colin Tukuitonga, avait aussi fait le déplacement à Suva pour signer avec M. Mimica une autre convention de coopération.
 

Une fois encore, les grands axes sont l'environnement et la santé : gestion durable des ressources marines, réduction des effets du changement climatique, sécurité alimentaire et lutte contre les maladies transmissibles.
M. Mimica, là encore, a évoqué une « collaboration renforcée » sur des « domaines d'intervention relevant du mandat de la CPS ».


Sources : Flash d'Océanie ( Edition du 17 juin 2015)
Naku press : Mise en ligne le 18 juin 2015