lundi 24 août 2015

FLASH INFO : L'INDE RENFORCE SES LIENS AVEC LE PACIFIQUE

Les années passent , et le pacifique est de plus en plus convoité par les grandes puissances. Ces dernières années , les deux pays émergents  frappent aussi aux portes. Après la Chine dont la présence n'est plus à démontrer dans les pays d'Océanie, l'Inde arrive par le biais de ce dossier brûlant pour les pays de la région : la lutte contre le réchauffement climatique. Naku press vous propose l'extrait d'une édition de Flash d'Océanie

 L’Inde a renforcé ces derniers jours ses liens avec les États insulaires du Pacifique, à l’occasion de la seconde édition d’un sommet mu! ltilatéral dont la version inaugurale avait eu lieu il y a quelques mois à Fidji.
À l’occasion de cette rencontre au sommet, qui a réuni une grande majorité des chefs de gouvernements des États insulaires d’Océanie, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a lancé une série d’initiatives de coopération dans des domaines aussi divers que l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique,

Outre l’aspect multilatéral de ce sommet, dans un format largement pratiqué par plusieurs puissances régionales, le chef de l’exécutif indien a aussi tenu des entretiens bilatéraux avec quelques partenaires privilégiés de l’Océanie, dont, en tête, Fidji, où la première édition de ce sommet avait eu lieu mi-novembre 2014.
D’autres, comme les dirigeants de Papouasie-Nouvelle-Guinée (Peter O' Neill), de Vanuatu (Sato Kilman), ainsi que le Président de Nauru (Baron Waqa), ont aussi eu droit à une audience particulière.

Lors de ce FIPIC (Forum for India- Pacific Islands Cooperation – [Forum pour la Coopération Inde-Îles du Pacifique]), M. Modi s’est aussi fait l’avocat d’une coopération renforcée entre son pays et les États océaniens, dans le domaine d’échange de technologies en vue de lutter contre les effets des changements climatiques.
Plusieurs États insulaires du Pacifique se trouvent en première ligne dans la liste des pays d’ores et déjà touchés par ce phénomène, à commencer par la lente mais sûre montée du niveau des océans.

Fidji chouchouté

Pour Fidji, cette coopération avec l’Inde pourrait aussi dans les mois à venir prendre la forme de la mise en place d’un centre médical à vocation régionale ou de liens plus soutenus dans le domaine du tourisme, dans un pays où plus de trente pour cent de la population (descendants des travailleurs de la canne à sucre amenés à la fin du dix-neuvième siècle par le Royaume-Uni, alors puissance coloniale) est d’origine indienne.
Dans les domaines de la sécurité, du maintien de l'ordre et de la défense, une coopération est également envisagée et devrait faire l’objet d’échanges plus spécifiques dans les mois à venir, a par ailleurs annoncé M. Modi.
D’autres domaines d’une nouvelle coopération privilégiée entre Suva et New Delhi pourraient aussi toucher l’agriculture et l’élevage.
Un autre projet de coopération inattendue a aussi, une nouvelle fois, été évoqué lors de la rencontre entre M. Modi et l’ex-Contre-amiral Franck Bainimarama, désormais Premier ministre légitimement élu : la mise en place d’une station permanente de surveillance spatiale.
Fidji avait déjà été utilisé comme point de référence lors du lancement du premier satellite indien.
Jusqu’ici, l’Inde devait s’appuyer sur l’Australie et les États-Unis pour relayer la surveillance de ses lancements spatiaux au-dessus de l’Océan Pacifique.

Fidji revendique son rôle de tête de pont

M. Bainimarama a aussi, lors de ce sommet, réaffirmé pour sa part son intention de voir son pays, en tant que « point focal naturel de la région », jouer le rôle de leader, au nom de tous les États insulaires de la région, lors des sommets internationaux.
Il a aussi rappelé que cet État abritait déjà les sièges de plusieurs organisations régionales, comme le Forum des Îles du Pacifique (FIP), le récemment créé Forum de Développement des Îles du Pacifique (Pacific Islands Development Forum, PIDF), et que la plupart des sièges régionaux d’organismes planétaires tels que l’ONU se trouvaient aussi à Suva.

Pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays le plus peuplé de l’Océanie (plus de sept millions d’habitants), mais aussi le plus riche en ressources naturelles (pétrole, minerais [or, argent, cuivre, nickel] ou encore gaz naturel), le secteur choisi par l’Inde serait celui d’une aide à la construction ou à la rénovation des infrastructures, avec un accent particulier sur les routes et les aéroports, a par ailleurs indiqué le gouvernement indien.
Cette aide pourrait passer par un prêt à taux préférentiel de l’ordre d’une centaine de millions de dollars US de la part de la banque indienne de développement.
Selon M. Modi, cette nouvelle coopération avec l’Océanie pourrait servir d’ « exemple » en matière de partenariat « fondé sur des aspirations et des défis communs ».

Visées onusiennes et contre-influence chinoise

En filigrane, les avancées indiennes auprès des États océaniens sont, entre autres, motivées par une offensive diplomatique visant à s’assurer du soutien à la candidature de New Delhi à un siège permanent au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Au plan géostratégique, la montée en puissance de l’Inde dans cette région peut aussi être perçue comme une volonté de tenir la dragée haute à une autre puissance désormais bien établie : la Chine.
Ce sommet Inde-Pacifique réunissait les chefs d’États ou de gouvernements de quelque 14 pays de la région.

Sources : Flash d'Océanie ( Edition du 23 Août 2015)
Naku press : Mise en ligne le 24 août 2015