LA POLITIQUE
« Le temps des experts est dépassé, c’est
désormais aux politiques de prendre le pas sur les techniciens » ce sont
des propos du président du sénat en visite dans le pays , le mois dernier . En
effet depuis quelques semaines la presse locale nous informe de la présence de
Messieurs Christnatch et Dassonville envoyés par l’Etat pour faire avancer le
travail des comités de pilotage sur
l’avenir institutionnel. Ces comités de pilotage, rappelons le , portent
essentiellement sur les compétences régaliennes et le transfert de l’article
27. Cette deuxième phase consiste à mettre en place une méthodologie pour
trouver la formulation définitive, après avoir passé en revue les points de
divergence et de convergence sur chacun des dossiers (on va citer la monnaie, la justice et la
défense, les relations extérieures, etc….) . Pour la composition de ces
comités, l’Etat a privilégié les groupes politiques au congrès au détriment des
partis, ce qui a agacé quelque peu le président de l’Union Calédonienne qui
s’est exprimé longuement sur le sujet dans un itv accordé au Nouvelles
calédoniennes dans son édition du 25 Mars 2016. Le quotidien lui a d’ailleurs
dédié la une de l’édition avec le titre suivant : Daniel Goa sort de son
silence et cogne. Un ITV qui selon un
bureau de presse de la place, laisse entrevoir beaucoup d’interrogation dont
par exemple : qui doit discuter de
la sortie de l’accord de Nouméa, avec qui l’UC veut elle discuter, et certains
propos dévoilent des chapelles internes au sein du Parti, mais aussi une
certaines considération des autres partis indépendantistes faisant allusion au
front du refus.
Mais on va retenir que
les choses sont engagées pour préparer le prochain comité des
signataires prévu pour septembre de cette année.
Ceci étant chaque
courant politique continue à marteler l’opinion publique avec leur position sur
la sortie de l’accord de Nouméa. Les républicains se félicitent de la forte
implication de l’Etat dans le dossier calédonien, une attitude commentée par le
camp indépendantiste comme une garantie d’accompagnement de la part de la France.
Les nouvelles calédoniennes dans leur édition
du 29 mars 2016 consacre une page à deux titres : « lignes bougent
sur tous les fronts » et « Le FLNKS veut gommer les
divergences ». Un peu pour dire que sur le fond les indépendantistes comme les républicains
sont en permanence à la recherche de l’unité en interne. Pacte de non agression pour parler de cette
entente entre les républicains qui a permis la nomination d’un républicain à la
tête du congrès du pays, et côté indépendantiste on retiendra cette décision du
34 è congrès du FLNKS de mettre en place
des groupes de travail pour entre autre discuter des points qui font encore
divergence entre l’UC et le Palika à
l’exemple de la mine où l’UC revendique la loi du marché ( pour gérer les
urgences ) et le Palika qui brandit le socialisme et continue à défendre la
doctrine nickel.
Entre ces grands partis, indépendantistes et
républicains il y a le jeu des petits
partis ou courants bien identifiés qui savent aussi usé de ces divergences pour
défendre leur position. Harold Martin
par exemple qui ne se gêne pas de parler d’une majorité : Calédonie Ensemble /Palika et chez les indépendantistes, d’ailleurs dans
les Nouvelles du 1 avril 2016 il dira ceci, je cite : « On va nous
imposer une indépendance molle, puis ça va durcir ». Pour lui le contexte
économique avec cette crise du nickel qui risque de perdurer jusqu’à 2020
risque de favoriser la voie vers l’indépendance, c’est selon lui la stratégie
de Chrisnatch. Lui soutien l’idée d’un
troisième accord pour aller vite, car attendre jusqu’en 2023 c’est mourir à
petit feu, car déjà maintenant, les investisseurs n’ont aucune vision sur
l’avenir du pays.
ET Côté indépendantiste, on notera que le Parti Travailliste lui parlera d’un front de refus comme
proposition concrète pour contester les positions prises par le comité des
signataires sur le dossier liste électorale. Une position pour dire non à une
pensée unique, mais sur l’essentiel tout le monde se retrouvera pour l’objectif
de la pleine souveraineté.
N’oublions pas non plus
que nous sommes à la veille des élections nationales, telles les législatives,
et les présidentielles. Ce sont donc des calendriers qui intéressent du monde
dans la classe politique locale, et il n’est donc pas exclu que tous les moyens
sont bons pour commencer la guerre des postes !!! c’est aussi cela la
politique
LE CONGRES DU FLNKS
Sérénité et confiance
pour gagner 2018 c’est sous ce mot
d’ordre que s’est réunie le 34 ème congrès du FLNKS les 4 et 5 Mars dernier. Un
congrès du front indépendantiste après 3 ans
où les composantes n’ont pas pu se retrouver, et pour cause entre autre
le débat sur la stratégie minière, qui n’est d’ailleurs pas clos. Mais on
saluera en passant le fait que les indépendantistes ont pu se retrouver pour
sortir une motion unique. Une motion qui d’ailleurs reconfirmera l’objectif de
la pleine souveraineté du pays avec des axes de travail sur la question de la
jeunesse, la mine, et la mobilisation politique avec la mise en place des
comités nationalistes et citoyens dans chaque commune pour préparer 2018. Les ambitions politiques sont affichées pour
continuer à mobiliser pour le référendum, espérons tout simplement que les
« turbulences » de ces derniers jours que ce soit au niveau
politique, ne viennent pas enrayer cette dynamique unitaire bien identifiée
dans la motion unique du 34 ème congrès.
LES LISTES
ELECTORALES
Et enfin nous ne
terminerons pas cette rubrique politique sans dire un mot sur la suite de ce
dossier qui continue à animer les débats : celui des listes électorales.
On sait que les
commissions administratives spéciales ont travaillé, pour la révision des
listes, et dans les Nouvelles du 31 Mars
un premier chiffre est affiché : 157 000 électeurs pour les provinciales
(en 2016) soit 3000 de plus qu’en 2015, ( du à l’inscription obligatoire des
majeurs) un chiffre provisoire puisqu’il
y a des recours toujours en cours. Et donc en final sur les 1062 cas à revoir,
seuls 325 personnes ont été radios,
elles ont jusqu’au 15 avril pour faire un recours.
Pour autant les
indépendantistes continuent à appeler à la mobilisation pour les inscriptions
mais aussi pour aller voter en 2018, sachant que d’après l’expérience des
dernières élections, un fort taux d’abstention est à chaque fois constaté chez
les kanaks et les océaniens (d’une manière générale) : C’est l’objectif
que s’est donné le rassemblement des indépendantistes
qui a organisé une campagne de sensibilisation ce mercredi 30 mars au kiosque à
musique.
Alors que le comité des
signataires a acté la mention « politiquement clos » s’agissant de ce
dossier, la mobilisation sur ce dossier continuera et de fait elle sera
interprétée comme une action politique vu le caractère de la prochaine
consultation qui portera sur l’avenir
institutionnel du pays.
L’ECONOMIE
Pour parler du nickel :
« Cette crise on ne peut pas se
permettre de l’affronter en ordre dispersé nous les calédoniens » ce sont
les propos du président du Fonds Nickel ( Gilbert Tyuienon)
Après le débat sur les
autorisations d’exportations, les préoccupations sont maintenant au niveau des
moyens que le pays pourrait apporter pour aider les sociétés mises en
difficulté. Le fonds nickel a été sollicité officiellement pour cela, et a donc
débloqué 600 Millions pour l’aide aux entreprises.
Ce fonds intervient
suivant des critères fixés par le congrès, entre autre pour la taille des
sociétés. Sur les autorisations d’exportations on retiendra que les demandes de
la SLN et de la
société Ballande seront examinées la semaine prochaine sachant que les deux
sociétés s’engagent à fournir du minerai aux aciéristes chinois. D’autres
rencontres sont prévues avec la
DSF ( Direction des services fiscaux), les banques et la CAFAT pour identifier les
aides en faveur des rouleurs en difficulté.
On sait par ailleurs que lors de la réunion du
Fonds Nickel un accent a été mis sur la situation des sous traitants ( ce sont
les rouleurs, les sondeurs, les foreurs, les agents de laboratoires d’analyse…)
Les règles de prises en charge seront identiques à celle des sociétés minières.
On sait par ailleurs que le Bureau des entreprises du Nord tient des
permanences pour répertorier les entreprises fragilisées par la baisse
d’activité de Koniambo Nickel. « Au secours des sous-traitants de Kns
en difficulté lira t on dans les Nouvelles du 24 Mars.
Le Fonds Nickel est
financé par la redevance superficiaire
payée par les titulaires de concessions minières. C’est de l’ordre d’une
recette annuelle de 250 Millions par an. Son intervention peut être sollicitée
officiellement par les stés minière une fois que le gouvernement aura validé
officiellement la situation de crise, ce qui a déjà été fait. Le Fonds nickel interviendra uniquement pour
les sociétés employant moins de 500 salariés
et sur deux types de dépenses : les charges sociales, et la prise
en charges des travaux permettant de supprimer ou de compenser toute pollution
d’origine minière.
Comme dirait Xavier
Gravelat le président du SEM (SYNDICAT DES EXPORTATEURS DE MINERAIS) «
les éléments apportés lors de cette réunion ont permis de rapprocher les
impératifs des uns et des autres afin d’arriver
à une solution qui convienne à
tout le monde ». On va clore ce chapitre nickel sur ces mots car ils
résument l’enjeu actuel du fait de la gravité de la crise qui frappe le
secteur.
ECONOMIE
OU POLITIQUE, C’EST LE MEME COMBAT POUR TROUVER LES POINTS DE CONVERGENCES.
LE SOCIAL : LA SANTE
« La force d’un pays se mesure par la
santé et le niveau d’éducation de sa population », une transition pour
parler du plan Dokamo , ce plan stratégique de la santé pour le pays, il a été soumis pour vote au congrès dans le
courant de ce mois de mars. Son
élaboration part d’un constat : notre système de santé est performant mais
il coûte cher (100 milliards par an) et
par les temps qui courent avec les problèmes budgétaires que connaît le pays,
il importe de faire une évaluation de
notre système de santé pour pouvoir
impulser une nouvelle dynamique qui est ici définit par la prise en compte de
la dimension holistique, c’est à dire
l’homme dans sa globalité (son
environnement social et culturel) .
L’approche holistique
c’est considérer l’individu sur plusieurs plans : physique, psycho
émotionnel, environnemental et déterminer si possible l’origine des pathologies
avec l’application d’un traitement adapté.
Et pour revenir au plan Dokamo, on notera que les réflexions ont été
faites en références aux grandes recommandations
de l’OMS à savoir la promotion et la prise en compte de
la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé national. C’était ma petite précision dans le
chapitre.
Pour continuer sur la séance du congrès qui a voté
le plan : on notera que certains élus n’ont pas hésité à rappeler les
difficultés de la protection sociale : le RUAMM qui risque d’être en
cessation de paiement ( 2 milliards de déficit par an) . Autre constat :
c’est le vieillissement de la population (donc moins de gens qui cotisent),
avec des dépenses qui iront en augmentant( on note déjà une progression
annuelle de 5%). L’idée d’une taxe sur
le sucre, a été évoquée sur proposition de l’intersyndicale du CHT soutenu par
les républicains, mais elle ne correspond pas à l’esprit du Plan Do kamo qui
lui propose de travailler plutôt avec l’industrie agroalimentaire. Ainsi la
discussion sur cette taxe n’est pas prête d’être finalisée. La problématique
est la suivante : soit on taxe le
consommateur, soit on prend des mesures à la source à savoir auprès des
industriels.
Le congrès a acté la
mise en place d’un comité de pilotage qui se chargera de définir un plan
d’action soumis à un échéancier et en parallèle un groupe de travail réunissant
le gouvernement, le congrès , et la cafat est chargé de proposer des pistes de
réduction des dépenses avec en perspective une refonte de la gouvernance de la
protection sociale .
A noter qu’une première
présentation du Plan Do kamo a été faite aux personnels soignants de
Bourail : responsabilisation du personnel soignant, adopter un autre
comportement pour sauver notre système de santé, avoir une autre approche des
situations, un ensemble de concepts qui ont animé cette première présentation.
Dossier à suivre
L’ENSEIGNEMENT
Parlant de méthode, le projet éducatif voté en janvier 2016 a plutôt parlé de
groupe de travail pour un plan des actions jugées prioritaires et les modalités
de leur mise en oeuvre qui sera présenté lors d’une prochaine réunion du congrès
prévue en Juillet /Août . C’est dans la
lancée de ce vote du projet éducatif, le Vice Rectorat et la ministre en charge
de l’enseignement ont présenté les nouveaux programmes de langue et culture
kanak dans le second degré (6è à la 3è) pour 4 langues : ajie, drehu ,
nengone et paici. Ces 4 lanques sont optionnelles mais obligatoires aux
épreuves du Bac. Toutes ces mesures et actions s’appliqueront dès la rentrée
2017.
C’est une mesure que
l’on peut saluer puisque c’est 20 ans après seulement que l’article 11 3 de
l’ADN qui précise que les langues kanak
sont avec le Français, des langues d’enseignement, devient effectif. On note malgré tout que pour le moment ce
n’est que 4 langues sur 28 répertoriées dans le pays. La ministre chargée de
l’enseignement notera en passant qu’il faut avant tout une volonté
politique pour que de telles mesures
soient pleinement mises en œuvre dans
l’ensemble du pays
Pour rester dans le domaine des langues et culture
kanak, on va retenir aussi tout le travail qui est effectué par l’académie des
langues kanak depuis 2007 : la
publication et proposition d’écriture de la langue Numée et le nengoné, et la publication du travail
de la japonaise : Midori OSSOUMI, sur le Ciri, et la réédition d’un
ouvrage en langue sîshee ( bourail) et
un lexique sur le corps humain en langue Caac. et en Djawe.
JOURNEE INTERNATIONALE
DE LA FEMME
Mars c’est aussi le mois
de la femme : pour un clin d’œil à l’histoire : les manifestations des ouvrières aux Etats
Unis ( 1908 1909) ont inspiré les européennes à l’idée d’une journée internationale
de la femme. Et ce sera Clara SETKIN
(qui est une allemande) directrice de la revue l’EGALITE qui va proposer pour la première
fois l’idée d’organiser une journée internationale des femmes en vue de servir
à la propagande pour le vote des femmes. Et les femmes françaises ont eu le
droit de vote en 1945. Dans le pays ce sera uniquement en 1957 que la
population obtiendra le droit de vote et deviennent des citoyens français de
plein droit.
Pour revenir au 8
mars : le thème 2016 retenu par l’ONU : C’EST la parité 2030 avancer
plus vite vers l’égalité des sexes. Sur le territoire c’est la 11ème
édition de la journée de la femme après Do néva en 2014 et Ouitchambo en 2015.
L’édition 2016 s’est déroulée à Iaii dans la tribu de HEO sur le thème : Homme
et femme assumons ensemble les défis d’aujourd’hui pour construire demain. On
retiendra de cette édition, le lancement de la charte de l’égalité homme et
femme. La tribu de HEO abritera la
première des 4 consultations qui vont aboutir à la rédaction de la dite charte,
qui sera présenté au gouvernement d’ici la fin de l’année.
D’autres organisations
ont aussi célébré cette date : à l’exemple de la Commission des femmes
de l’USTKE et de la condition féminine du parti travailliste qui se sont réunis sur le site de
Nouville (Lieu dit Bétoe) pour échanger
autour des enjeux de l’avenir institutionnel du pays . On sait par ailleurs que
l’Union des Femmes citoyennes et océaniennes a également tenu une conférence pour l’occasion à la CPS.
Pour revenir au thème de
l’Onu sur l’égalité des sexes et la lutte contre les violences faites aux
femmes nous avons retenu l’histoire de cette femme du Vanuatu qui a été agressé
par plusieurs hommes après avoir critiqué le comportement des chauffeurs de bus et de taxis à Port Vila
vis à vis des touristes de croisière. Cette agression a suscité une
manifestation des organisations de femme qui ont marché dans les rues de Port
Vila.
A côté de ce cas, on
peut signaler qu’il y a une évolution des mentalités, et on prendra ici l’exemple de DAPHNE
MASHILE NKOSI ancienne militante des
droits de l’homme, qui est PDG depuis 2014
de Kalagadi manganèse une société
spécialisée dans l’exploitation du manganèse dans la région du Cap Nord en
Afrique sud. l’une des régions les plus pauvres du pays avec 80% des gisements
de manganèse du pays). Son objectif c’est d’atteindre 50% de femmes cadres dans
sa société, et elle est fondatrice d’une banque de développement et engagé dans
la défense des droits des femmes dans le monde rural)
Et dans la politique
nous avons l’exemple de Mme TSAI IN WEN la candidate indépendantiste qui a
remporté en janvier 2016 l’élection présidentielle taïwanaise. Et elle est la
première femme présidente de Taiwan.
LA RELIGION
Mars chez les chrétiens
c’est aussi la Pâques :
la signification oeucuménique c’est la commémoration du passage du peuple
hébreu de l’égypte à la terre promise pour l’ancien testament et dans le
nouveau testament c’est la commémoration du partage du pain.
C’est donc un moment de
rassemblement pour les protestants qui dans l’île de Lifou (pour prendre cet
exemple) se sont retrouvés dans la tribu de Nang. Et dans les Nouvelles du
samedi 26 Mars, le Pasteur Wakira Wakaine explique que l’essentiel de sa
prédication pour le week end pasquale tournera autour de ce qu’il a appelé le
« trésor caché » Ce trésor caché c’est l’homme lui même que Dieu a
mis au monde pour en être la lumière, le
sel de la terre, le témoin de l’amour de Dieu. Avec ce qui se passe dans le
monde le trésor a du mal à se manifester, parce qu’il est submergé par beaucoup
de problèmes.
Chez les catholiques la Pâque cette année a une
dimension spirituelle particulière : on entre dans l’année du jubilé
extraordinaire de la miséricorde divine jusqu’au 20 novembre 2016. C’est l’année où il est demandé à chaque
chrétien de faire l’expérience du pardon.
Dans nos régions du
pacifique, les religions chrétiennes ont
toujours joué un rôle important dans la cohésion sociale au sein des différentes communautés. Elles ont aussi
un rôle d’accompagnement et de régulateur social du fait de leurs actions de
proximité.
La thématique du mois :
la délinquance
Ce phénomène qui fait
souvent l’actualité partant du simple tags au vol de voiture, et même ce début
d’année par un meurtre, cette affaire de Thio qui a endeuillé une famille alors
que tout le pays était en passe de fêter
la nouvelle année. Dans le complément des Nouvelles calédonienne :
Le Local de Mars, 2016, il est fait état d’un certain nombre de
structures jugées par la nouvelle directrice de la PJEJ ( PROTECTION JUDICIAIRE
DE L ‘ENFANCE ET DE LA
JEUNESSE) Mme
Christiane têtu wolff. comme un dispositif assez complet pour un pays de 265
000 habitants. Ajoutons que l’une des réalisations de la PJEJ , c’est le Challenge
Michelet un rassemblement des jeunes qui existent depuis 22 ans . Ce sont : le FAEN ( FOYER D’ACTION
ÉDUCATIVE DE NOUVILLE) pour les jeunes de 13 à 16 ans , le FAUO ( FOYER D’ACCUEIL D’URGENCE ET D’ORIENTATION) , LE FAEP ( FOYER
D’ACTION EDUCATIVE DE PAITA) pour les 16 18 ans et un centre de Jour à la PJEJ pour les 15 18 ans et un
service d’hébergement diversifié avec un relais en famille d’accueil , et pour
finir le CAE ( Centre d’action Educative) qui intervient sur l’ensemble du
territoire , ils suivent le jeune depuis son milieu familial.
Malgré cette multiplicité
de structures, on continue à comptabiliser au jour le jour les vols de voiture,
les cambriolages le home jacking, les
agressions et gestes d’incivilités. C’est ainsi que John Passa, l’anthropologue
pose justement la question de l’efficacité de ces dispositifs avant de donner
une analyse de fond sur l’approche du phénomène : « » en Nouvelle
Calédonie le domaine social s’est structuré dans l’urgence, on n’a jamais
vraiment pris le temps de réfléchir à ce que l’on voulait, on prend toujours
ces jeunes qui dysfonctionnent comme des éléments à part, pourtant ils sont le
produit d’une société incapables de fournir des réponses » Et nous sommes maintenant dans l’obligation
de nous lancer dans un travail d’identité . Nous ne sommes jamais dans une
réflexion de regards croisés on est toujours dans des regards segmentés où
chacun fait les choses de son côté ; A partir du moment où on pose la
question du lien social on rentre dans un terrain miné pourtant il est
fondamental. On se sert des jeunes pour légitimer des discours politiques mais
concrètement on ne répond ni à leur malaise ni à leur problème. » Un point
de vue qui semble être partagé par le Père Calega interrogé par Alexandre
ROSADA sur NC 1ère qui lui dira que l’on fait une fixation sur le
problème de la jeunesse pour éviter de poser les vraies question de fond.
Comment penser à une
alternative pour pallier à l’insuffisance de ces dispositifs en place, on peut
citer l’exemple du conseil de la jeunesse de la DDEC, une structure gérée par les jeunes venant
de plusieurs communes du territoire et qui se veut être un espace
d’échange.
Il y a aussi les
initiatives de proximité qui sont prises par les communes, elles aussi touchées
de plein fouet par ces actes d’incivilités : La commune de Thio ( on se
souvient du coup de projecteur d’une semaine sur la commune par N C 1ère avec
le lancement d’une étude avec un comité
de pilotage) , Canala : une étude a été faite justement par John Passa , et dont les conclusions ont été restituées auprès
de la population) , Houailou, Touho et Poya , Poum et Maré : ce sont
souvent des espaces de concertation entre la collectivité, les tribus , les
chefferies et la population. Toujours pour illustrer l’ampleur de cette
délinquance : on notera le vœux récent
du centre de formation de Poro, de se déplacer sur la Côte ouest pour cause des actes
d’incivilités à répétition (dégradations de matériel sur le site).
Les établissements scolaires eux aussi,
mettent en place des dispositifs pour gérer les risques de
déscolarisation : on citera l’exemple du collège Francis CARCO de
Koutio qui à la place des sanctions
classiques contre l’absentéisme, a validé un dispositif en partenariat avec la
commune et les associations pour
l’engagement des jeunes sur des travaux d’intérêt général ou encore du
bénévolat dans le milieu associatif. Il
y a aussi le milieu des églises qui elles organisent aussi des rassemblement
des jeunes autour parfois de thèmes particulier.
De tout ce que l’on
vient d’évoquer on s’aperçoit que ce problème est une préoccupation qui
traverse tous les niveaux de la société calédonienne, et on constate que les
actions sont souvent segmentées. Pour reprendre les propos de John Passa, les
jeunes qui dysfonctionnent sont le produit d’une société incapable de fournir
des réponses. N’est ce pas là un indicateur de plus pour conforter toutes les
réflexions en cours intégrant enfin la dimension sociale.
Naku press : Mise en ligne le 04
avril 2016.