lundi 4 avril 2016

LA CHRONIQUE DU MOIS

Naku press publie un extrait de la chronique du mois diffusée sur la RDK ce lundi 04 avril 2016. Une ballade sur l'actu avec des liaisons pour donner un fil conducteur ou une proposition de lecture de l'Actu . Dans tous les domaines évoqués, un dénominateur commun : la recherche des points de convergence , ou encore de la méthodologie pour une adaptation au milieu ou encore de la démarche alternative.


LA POLITIQUE
 « Le temps des experts est dépassé, c’est désormais aux politiques de prendre le pas sur les techniciens » ce sont des propos du président du sénat en visite dans le pays , le mois dernier . En effet depuis quelques semaines la presse locale nous informe de la présence de Messieurs Christnatch et Dassonville envoyés par l’Etat pour faire avancer le travail des comités de pilotage sur  l’avenir institutionnel. Ces comités de pilotage, rappelons le , portent essentiellement sur les compétences régaliennes et le transfert de l’article 27. Cette deuxième phase consiste à mettre en place une méthodologie pour trouver la formulation définitive, après avoir passé en revue les points de divergence et de convergence sur chacun des dossiers  (on va citer la monnaie, la justice et la défense, les relations extérieures, etc….) . Pour la composition de ces comités, l’Etat a privilégié les groupes politiques au congrès au détriment des partis, ce qui a agacé quelque peu le président de l’Union Calédonienne qui s’est exprimé longuement sur le sujet dans un itv accordé au Nouvelles calédoniennes dans son édition du 25 Mars 2016. Le quotidien lui a d’ailleurs dédié la une de l’édition avec le titre suivant : Daniel Goa sort de son silence et cogne.  Un ITV qui selon un bureau de presse de la place, laisse entrevoir beaucoup d’interrogation dont par  exemple : qui doit discuter de la sortie de l’accord de Nouméa, avec qui l’UC veut elle discuter, et certains propos dévoilent des chapelles internes au sein du Parti, mais aussi une certaines considération des autres partis indépendantistes faisant allusion au front du refus.
Mais on va retenir que les choses sont engagées pour préparer le prochain comité des signataires prévu pour septembre de cette année.
Ceci étant chaque courant politique continue à marteler l’opinion publique avec leur position sur la sortie de l’accord de Nouméa. Les républicains se félicitent de la forte implication de l’Etat dans le dossier calédonien, une attitude commentée par le camp indépendantiste comme une garantie d’accompagnement de la part de la France.
 Les nouvelles calédoniennes dans leur édition du 29 mars 2016 consacre une page à deux titres : « lignes bougent sur tous les fronts » et « Le FLNKS veut gommer les divergences ». Un peu pour dire que sur le fond  les indépendantistes comme les républicains sont en permanence à la recherche de l’unité en interne.  Pacte de non agression pour parler de cette entente entre les républicains qui a permis la nomination d’un républicain à la tête du congrès du pays, et côté indépendantiste on retiendra cette décision du 34 è congrès du FLNKS  de mettre en place des groupes de travail pour entre autre discuter des points qui font encore divergence entre l’UC et le Palika  à l’exemple de la mine où l’UC revendique la loi du marché ( pour gérer les urgences ) et le Palika qui brandit le socialisme et continue à défendre la doctrine nickel.
 Entre ces grands partis, indépendantistes et républicains il  y a le jeu des petits partis ou courants bien identifiés qui savent aussi usé de ces divergences pour défendre leur position.  Harold Martin par exemple qui ne se gêne pas de parler d’une majorité : Calédonie  Ensemble /Palika  et chez les indépendantistes, d’ailleurs dans les Nouvelles du 1 avril 2016 il dira ceci, je cite : « On va nous imposer une indépendance molle, puis ça va durcir ». Pour lui le contexte économique avec cette crise du nickel qui risque de perdurer jusqu’à 2020 risque de favoriser la voie vers l’indépendance, c’est selon lui la stratégie de Chrisnatch.  Lui soutien l’idée d’un troisième accord pour aller vite, car attendre jusqu’en 2023 c’est mourir à petit feu, car déjà maintenant, les investisseurs n’ont aucune vision sur l’avenir du pays.
 ET Côté indépendantiste, on notera que  le Parti Travailliste  lui parlera d’un front de refus comme proposition concrète pour contester les positions prises par le comité des signataires sur le dossier liste électorale. Une position pour dire non à une pensée unique, mais sur l’essentiel tout le monde se retrouvera pour l’objectif de la pleine souveraineté.
N’oublions pas non plus que nous sommes à la veille des élections nationales, telles les législatives, et les présidentielles. Ce sont donc des calendriers qui intéressent du monde dans la classe politique locale, et il n’est donc pas exclu que tous les moyens sont bons pour commencer la guerre des postes !!! c’est aussi cela la politique

LE CONGRES DU FLNKS
Sérénité et confiance pour gagner 2018  c’est sous ce mot d’ordre que s’est réunie le 34 ème congrès du FLNKS les 4 et 5 Mars dernier. Un congrès du front indépendantiste après 3 ans  où les composantes n’ont pas pu se retrouver, et pour cause entre autre le débat sur la stratégie minière, qui n’est d’ailleurs pas clos. Mais on saluera en passant le fait que les indépendantistes ont pu se retrouver pour sortir une motion unique. Une motion qui d’ailleurs reconfirmera l’objectif de la pleine souveraineté du pays avec des axes de travail sur la question de la jeunesse, la mine, et la mobilisation politique avec la mise en place des comités nationalistes et citoyens dans chaque commune pour préparer 2018.  Les ambitions politiques sont affichées pour continuer à mobiliser pour le référendum, espérons tout simplement que les « turbulences » de ces derniers jours que ce soit au niveau politique, ne viennent pas enrayer cette dynamique unitaire bien identifiée dans la motion unique du 34 ème congrès.

LES LISTES ELECTORALES
Et enfin nous ne terminerons pas cette rubrique politique sans dire un mot sur la suite de ce dossier qui continue à animer les débats : celui des listes électorales.
On sait que les commissions administratives spéciales ont travaillé, pour la révision des listes, et dans  les Nouvelles du 31 Mars un premier chiffre est affiché : 157 000 électeurs pour les provinciales (en 2016) soit 3000 de plus qu’en 2015, ( du à l’inscription obligatoire des majeurs)  un chiffre provisoire puisqu’il y a des recours toujours en cours. Et donc en final sur les 1062 cas à revoir, seuls 325  personnes ont été radios, elles ont jusqu’au 15 avril pour faire un recours.  
Pour autant les indépendantistes continuent à appeler à la mobilisation pour les inscriptions mais aussi pour aller voter en 2018, sachant que d’après l’expérience des dernières élections, un fort taux d’abstention est à chaque fois constaté chez les kanaks et les océaniens (d’une manière générale) : C’est l’objectif que s’est donné le rassemblement  des indépendantistes qui a organisé une campagne de sensibilisation ce mercredi 30 mars au kiosque à musique. 
Alors que le comité des signataires a acté la mention « politiquement clos » s’agissant de ce dossier, la mobilisation sur ce dossier continuera et de fait elle sera interprétée comme une action politique vu le caractère de la prochaine consultation  qui portera sur l’avenir institutionnel du pays.

L’ECONOMIE
Pour parler du nickel :  «  Cette crise on ne peut pas se permettre de l’affronter en ordre dispersé nous les calédoniens » ce sont les propos du président du Fonds Nickel ( Gilbert Tyuienon)
Après le débat sur les autorisations d’exportations, les préoccupations sont maintenant au niveau des moyens que le pays pourrait apporter pour aider les sociétés mises en difficulté. Le fonds nickel a été sollicité officiellement pour cela, et a donc débloqué 600 Millions pour l’aide aux entreprises.
Ce fonds intervient suivant des critères fixés par le congrès, entre autre pour la taille des sociétés. Sur les autorisations d’exportations on retiendra que les demandes de la SLN et de la société Ballande seront examinées la semaine prochaine sachant que les deux sociétés s’engagent à fournir du minerai aux aciéristes chinois. D’autres rencontres sont prévues avec la DSF ( Direction des services fiscaux), les banques et la CAFAT pour identifier les aides en faveur des rouleurs en difficulté.
 On sait par ailleurs que lors de la réunion du Fonds Nickel un accent a été mis sur la situation des sous traitants ( ce sont les rouleurs, les sondeurs, les foreurs, les agents de laboratoires d’analyse…) Les règles de prises en charge seront identiques à celle des sociétés minières. On sait par ailleurs que le Bureau des entreprises du Nord tient des permanences pour répertorier les entreprises fragilisées par la baisse d’activité de Koniambo Nickel. « Au secours des sous-traitants de Kns en difficulté lira t on dans les Nouvelles du 24 Mars.
Le Fonds Nickel est financé par la redevance superficiaire  payée par les titulaires de concessions minières. C’est de l’ordre d’une recette annuelle de 250 Millions par an. Son intervention peut être sollicitée officiellement par les stés minière une fois que le gouvernement aura validé officiellement la situation de crise, ce qui a déjà été fait.  Le Fonds nickel interviendra uniquement pour les sociétés employant moins de 500 salariés  et sur deux types de dépenses : les charges sociales, et la prise en charges des travaux permettant de supprimer ou de compenser toute pollution d’origine minière.
Comme dirait Xavier Gravelat le président du SEM (SYNDICAT DES EXPORTATEURS DE MINERAIS) «  les éléments apportés lors de cette réunion ont permis de rapprocher les impératifs des uns et des autres afin d’arriver  à une solution qui convienne  à tout le monde ». On va clore ce chapitre nickel sur ces mots car ils résument l’enjeu actuel du fait de la gravité de la crise qui frappe le secteur.

ECONOMIE OU POLITIQUE,  C’EST LE MEME COMBAT  POUR TROUVER LES POINTS DE CONVERGENCES.

LE SOCIAL : LA SANTE
 « La force d’un pays se mesure par la santé et le niveau d’éducation de sa population », une transition pour parler du plan Dokamo , ce plan stratégique de la santé pour le pays,  il a été soumis pour vote au congrès dans le courant de ce mois de mars.  Son élaboration part d’un constat : notre système de santé est performant mais il coûte cher (100 milliards par an)  et par les temps qui courent avec les problèmes budgétaires que connaît le pays, il importe de faire une évaluation  de notre  système de santé pour pouvoir impulser une nouvelle dynamique qui est ici définit par la prise en compte de la dimension holistique, c’est à dire  l’homme  dans sa globalité (son environnement social  et culturel) .
L’approche holistique c’est considérer l’individu sur plusieurs plans : physique, psycho émotionnel, environnemental et déterminer si possible l’origine des pathologies avec l’application d’un traitement adapté.  Et pour revenir au plan Dokamo, on notera que les réflexions ont été faites en références aux grandes  recommandations de l’OMS  à  savoir la promotion et la prise en compte de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé  national. C’était ma petite précision dans le chapitre.
Pour  continuer sur la séance du congrès qui a voté le plan : on notera que certains élus n’ont pas hésité à rappeler les difficultés de la protection sociale : le RUAMM qui risque d’être en cessation de paiement ( 2 milliards de déficit par an) . Autre constat : c’est le vieillissement de la population (donc moins de gens qui cotisent), avec des dépenses qui iront en augmentant( on note déjà une progression annuelle de 5%).  L’idée d’une taxe sur le sucre, a été évoquée sur proposition de l’intersyndicale du CHT soutenu par les républicains, mais elle ne correspond pas à l’esprit du Plan Do kamo qui lui propose de travailler plutôt avec l’industrie agroalimentaire. Ainsi la discussion sur cette taxe n’est pas prête d’être finalisée. La problématique est la suivante :  soit on taxe le consommateur, soit on prend des mesures à la source à savoir auprès des industriels.
Le congrès a acté la mise en place d’un comité de pilotage qui se chargera de définir un plan d’action soumis  à un échéancier et   en parallèle un groupe de travail réunissant le gouvernement, le congrès , et la cafat est chargé de proposer des pistes de réduction des dépenses avec en perspective une refonte de la gouvernance de la protection sociale . 
A noter qu’une première présentation du Plan Do kamo a été faite aux personnels soignants de Bourail : responsabilisation du personnel soignant, adopter un autre comportement pour sauver notre système de santé, avoir une autre approche des situations, un ensemble de concepts qui ont animé cette première présentation. Dossier à suivre

L’ENSEIGNEMENT
Parlant de méthode,  le projet éducatif voté en janvier 2016 a plutôt parlé de groupe de travail pour  un plan des  actions jugées prioritaires et les modalités de leur mise en oeuvre qui sera présenté lors d’une prochaine réunion du congrès prévue en Juillet /Août .  C’est dans la lancée de ce vote du projet éducatif, le Vice Rectorat et la ministre en charge de l’enseignement ont présenté les nouveaux programmes de langue et culture kanak dans le second degré (6è à la 3è) pour 4 langues : ajie, drehu , nengone et paici. Ces 4 lanques sont optionnelles mais obligatoires aux épreuves du Bac. Toutes ces mesures et actions s’appliqueront dès la rentrée 2017.
C’est une mesure que l’on peut saluer puisque c’est 20 ans après seulement que l’article 11 3 de l’ADN  qui précise que les langues kanak sont avec le Français, des langues d’enseignement, devient effectif.  On note malgré tout que pour le moment ce n’est que 4 langues sur 28 répertoriées dans le pays. La ministre chargée de l’enseignement notera en passant qu’il faut avant tout une volonté politique  pour que de telles mesures soient pleinement  mises en œuvre dans l’ensemble du pays
Pour  rester dans le domaine des langues et culture kanak, on va retenir aussi tout le travail qui est effectué par l’académie des langues kanak  depuis 2007 : la publication et proposition d’écriture de la langue Numée  et le nengoné, et la publication du travail de la japonaise : Midori OSSOUMI, sur le Ciri, et la réédition d’un ouvrage en langue sîshee  ( bourail) et un lexique sur le corps humain en langue Caac. et en Djawe.

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Mars c’est aussi le mois de la femme : pour un clin d’œil à l’histoire :  les manifestations des ouvrières aux Etats Unis ( 1908 1909) ont inspiré les européennes à l’idée d’une journée internationale de la femme. Et ce sera Clara SETKIN  (qui est une allemande) directrice de la revue  l’EGALITE qui va proposer pour la première fois l’idée d’organiser une journée internationale des femmes en vue de servir à la propagande pour le vote des femmes. Et les femmes françaises ont eu le droit de vote en 1945. Dans le pays ce sera uniquement en 1957 que la population obtiendra le droit de vote et deviennent des citoyens français de plein droit.
Pour revenir au 8 mars : le thème 2016 retenu par l’ONU : C’EST la parité 2030 avancer plus vite vers l’égalité des sexes. Sur le territoire c’est la 11ème édition de la journée de la femme après Do néva en 2014 et Ouitchambo en 2015. L’édition 2016 s’est déroulée à Iaii dans la tribu de HEO sur le thème : Homme et femme assumons ensemble les défis d’aujourd’hui pour construire demain. On retiendra de cette édition, le lancement de la charte de l’égalité homme et femme. La tribu de HEO abritera  la première des 4 consultations qui vont aboutir à la rédaction de la dite charte, qui sera présenté au gouvernement d’ici la fin de l’année.
D’autres organisations ont aussi célébré cette date : à l’exemple de la Commission des femmes de l’USTKE et de la condition féminine du parti travailliste  qui se sont réunis sur le site de Nouville  (Lieu dit Bétoe) pour échanger autour des enjeux de l’avenir institutionnel du pays . On sait par ailleurs que l’Union des Femmes citoyennes et océaniennes a également  tenu une conférence pour l’occasion à la CPS.
Pour revenir au thème de l’Onu  sur l’égalité des sexes  et la lutte contre les violences faites aux femmes nous avons retenu l’histoire de cette femme du Vanuatu qui a été agressé par plusieurs hommes après avoir critiqué le comportement  des chauffeurs de bus et de taxis à Port Vila vis à vis des touristes de croisière. Cette agression a suscité une manifestation des organisations de femme qui ont marché dans les rues de Port Vila.
A côté de ce cas, on peut signaler qu’il y a une évolution des mentalités,  et on prendra ici l’exemple de DAPHNE MASHILE  NKOSI ancienne militante des droits de l’homme,  qui est PDG  depuis 2014  de Kalagadi manganèse  une société spécialisée dans l’exploitation du manganèse dans la région du Cap Nord en Afrique sud. l’une des régions les plus pauvres du pays avec 80% des gisements de manganèse du pays). Son objectif c’est d’atteindre 50% de femmes cadres dans sa société, et elle est fondatrice d’une banque de développement et engagé dans la défense des droits des femmes dans le monde rural)
Et dans la politique nous avons l’exemple de Mme TSAI IN WEN la candidate indépendantiste qui a remporté en janvier 2016 l’élection présidentielle taïwanaise. Et elle est la première femme présidente de Taiwan.

LA RELIGION
Mars chez les chrétiens c’est aussi la Pâques : la signification oeucuménique c’est la commémoration du passage du peuple hébreu de l’égypte à la terre promise pour l’ancien testament et dans le nouveau testament c’est la commémoration du partage du pain.
C’est donc un moment de rassemblement pour les protestants qui dans l’île de Lifou (pour prendre cet exemple) se sont retrouvés dans la tribu de Nang. Et dans les Nouvelles du samedi 26 Mars, le Pasteur Wakira Wakaine explique que l’essentiel de sa prédication pour le week end pasquale tournera autour de ce qu’il a appelé le « trésor caché » Ce trésor caché c’est l’homme lui même que Dieu a mis au monde  pour en être la lumière, le sel de la terre, le témoin de l’amour de Dieu. Avec ce qui se passe dans le monde le trésor a du mal à se manifester, parce qu’il est submergé par beaucoup de problèmes.
Chez les catholiques la Pâque cette année a une dimension spirituelle particulière : on entre dans l’année du jubilé extraordinaire de la miséricorde divine jusqu’au 20 novembre 2016.  C’est l’année où il est demandé à chaque chrétien de faire l’expérience du pardon.
Dans nos régions du pacifique, les religions chrétiennes  ont toujours joué un rôle important dans la cohésion sociale au sein  des différentes communautés. Elles ont aussi un rôle d’accompagnement et de régulateur social du fait de leurs actions de proximité.

La thématique du mois : la délinquance
Ce phénomène qui fait souvent l’actualité partant du simple tags au vol de voiture, et même ce début d’année par un meurtre, cette affaire de Thio qui a endeuillé une famille alors que tout le pays était en passe de fêter  la nouvelle année. Dans le complément des Nouvelles calédonienne : Le Local de Mars, 2016, il est fait état d’un certain nombre de structures jugées par la nouvelle directrice de la PJEJ ( PROTECTION JUDICIAIRE DE L ‘ENFANCE ET DE LA JEUNESSE)  Mme Christiane têtu wolff. comme un dispositif assez complet pour un pays de 265 000 habitants. Ajoutons que l’une des réalisations de la PJEJ , c’est le Challenge Michelet un rassemblement des jeunes qui existent depuis 22 ans .  Ce sont : le FAEN ( FOYER D’ACTION ÉDUCATIVE DE NOUVILLE) pour les jeunes de 13 à 16 ans ,  le FAUO ( FOYER D’ACCUEIL  D’URGENCE ET D’ORIENTATION) , LE FAEP ( FOYER D’ACTION EDUCATIVE DE PAITA) pour les 16 18 ans et un centre de Jour à la PJEJ pour les 15 18 ans et un service d’hébergement diversifié avec un relais en famille d’accueil , et pour finir le CAE ( Centre d’action Educative) qui intervient sur l’ensemble du territoire , ils suivent le jeune depuis son milieu familial.
Malgré cette multiplicité de structures, on continue à comptabiliser au jour le jour les vols de voiture, les cambriolages  le home jacking, les agressions et gestes d’incivilités. C’est ainsi que John Passa, l’anthropologue pose justement la question de l’efficacité de ces dispositifs avant de donner une analyse de fond sur l’approche du phénomène : « » en Nouvelle Calédonie le domaine social s’est structuré dans l’urgence, on n’a jamais vraiment pris le temps de réfléchir à ce que l’on voulait, on prend toujours ces jeunes qui dysfonctionnent comme des éléments à part, pourtant ils sont le produit d’une société incapables de fournir des réponses »  Et nous sommes maintenant dans l’obligation de nous lancer dans un travail d’identité . Nous ne sommes jamais dans une réflexion de regards croisés on est toujours dans des regards segmentés où chacun fait les choses de son côté ; A partir du moment où on pose la question du lien social on rentre dans un terrain miné pourtant il est fondamental. On se sert des jeunes pour légitimer des discours politiques mais concrètement on ne répond ni à leur malaise ni à leur problème. » Un point de vue qui semble être partagé par le Père Calega interrogé par Alexandre ROSADA sur NC 1ère qui lui dira que l’on fait une fixation sur le problème de la jeunesse pour éviter de poser les vraies question de fond.
Comment penser à une alternative pour pallier à l’insuffisance de ces dispositifs en place, on peut citer l’exemple du conseil de la jeunesse de la DDEC, une structure gérée par les jeunes venant de plusieurs communes du territoire et qui se veut être un espace d’échange. 
Il y a aussi les initiatives de proximité qui sont prises par les communes, elles aussi touchées de plein fouet par ces actes d’incivilités : La commune de Thio ( on se souvient du coup de projecteur d’une semaine sur la commune par N C 1ère avec le lancement d’une étude  avec un comité de pilotage) , Canala : une étude a été faite justement par John Passa  , et dont les conclusions ont été restituées auprès de la population) , Houailou, Touho et Poya , Poum et Maré : ce sont souvent des espaces de concertation entre la collectivité, les tribus , les chefferies et la population. Toujours pour illustrer l’ampleur de cette délinquance : on notera le vœux récent  du centre de formation de Poro, de se déplacer sur la Côte ouest pour cause des actes d’incivilités à répétition (dégradations de matériel sur le site).
 Les établissements scolaires eux aussi, mettent en place des dispositifs pour gérer les risques de déscolarisation : on citera l’exemple du collège Francis CARCO de Koutio  qui à la place des sanctions classiques contre l’absentéisme, a validé un dispositif en partenariat avec la commune et les associations  pour l’engagement des jeunes sur des travaux d’intérêt général ou encore du bénévolat dans le milieu associatif.  Il y a aussi le milieu des églises qui elles organisent aussi des rassemblement des jeunes autour parfois de thèmes particulier.
De tout ce que l’on vient d’évoquer on s’aperçoit que ce problème est une préoccupation qui traverse tous les niveaux de la société calédonienne, et on constate que les actions sont souvent  segmentées.  Pour reprendre les propos de John Passa, les jeunes qui dysfonctionnent sont le produit d’une société incapable de fournir des réponses. N’est ce pas là un indicateur de plus pour conforter toutes les réflexions en cours intégrant enfin la dimension sociale. 
Naku press : Mise en ligne le 04 avril 2016.